Archives de catégorie : VOCABULAIRE COURANT

Signification du verbe « contenir » (se)

CONTENIR

Le verbe « contenir » signifie :

1 -Avoir une capacité de, avoir une contenance de, en fonction d’une étendue, capacité en parlant d’un objet creux, un lieu vide…

– Le Stade de France peut contenir un peu plus de 81000 spectateurs. (= être rempli)

– Dans la région de Bordeaux, un jéroboam contient cinq litres de vin.

– Mon garage peut contenir jusqu’à cinq voitures.

2 – « Contenir » dans le sens de « renfermer quelque chose » au sens propre comme au sens figuré.

– Tu ne m’as pas dit ce que contenait la lettre de ton oncle. Il t’invite à passer l’été sur son bateau ? (ce qui est écrit)

– Il y a un colis qui est arrivé par la poste, je me demande ce qu’il contient. (quel est l’objet à l’intérieur)

– C’est une boisson dont il faut se méfier car elle est sucrée mais elle contient de l’alcool.

– Ce dictionnaire contient 50 000 mots.

3 – Retenir dans certains limites, empêcher de se répandre, de se manifester.

– Le service d’ordre a dû intervenir sévèrement pour contenir la foule en délire.

– Il avait du mal à contenir sa douleur pendant qu’il se faisait tatouer.

– Vous devez contenir cet incendie jusqu’à ce que les avions bombardiers d’eau viennent en renfort.

SE CONTENIR

« Se contenir » signifie se contrôler et résister à la tentation de laisser aller ses sentiments ou ses émotions surtout si cela doit entraîner de la violence en paroles ou en actes. Synonyme : « se retenir »

– Quand je l’ai entendu parler de la sorte, j’ai vraiment eu du mal à me contenir ! (= j’ai vraiment eu du mal à ne pas réagir à ses paroles)

Extrait de « Marie-Antoinette la mal aimée » d’Hortense Dufour : « Il adore la voir rougir, se contenir, mordre la lèvre épaisse des Habsbourg pour ne point laisser éclater son orgueil blessé ».

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Signification du verbe « maintenir » (se)

MAINTENIR

Le verbe « maintenir » signifie :

1 – « tenir fixe », « garder dans une position stable », « empêcher de bouger »

– C’est cette poutre qui maintient la charpente.

– Pour utiliser cet appareil, il faut maintenir ces deux boutons enfoncés pendant trois secondes.

– Il faudrait un tuteur pour maintenir cette plante en pot.

  2 – « empêcher de remuer, d’avancer, immobiliser »

– Aidez-moi à  maintenir ce malade, je ne peux pas lui faire sa piqûre !

– Maintenez-le ! J’appelle la police !

3 – « conserver dans le même état »

– Comment va ton père ? Sa santé ?
– Ça se maintient. Il n’y a pas d’évolution significative.

– Et maintenant, vous maintenez les yeux fermés jusqu’à ce que je vous dise de les rouvrir.

4 – « Continuer à affirmer, à soutenir »

– Monsieur le ministre, est-ce que vous maintenez vos accusations contre le président ?

– Je maintiens que j’ai vu un OVNI dans le ciel hier soir !

– L’inflation maintient son rythme en décembre.

5 – « Faire durer quelque chose »

– De nouvelles aides ont été octroyées pour maintenir en vie l’entreprise en faillite.

– Dans un livre, sa mère explique comment Vincent lui a demandé de promettre de  ne pas le maintenir en vie s’il lui arrivait quelque chose.

– Il est bien difficile de maintenir la paix dans ce pays !

– Comment maintenir et renover son patrimoine bâti ?

SE MAINTENIR

Signifie « rester stable, dans le même état, dans la même situation », « durer »

– L’activité physique est essentielle pour se maintenir en bonne santé.

– Le chômage se maintient à un niveau record dans la zone euro.

– Si la tendance se maintient au cours des prochaines années, on peut s’attendre à ce que les températures mondiales s’élèvent de 4 à 6 degrés Celsius à la fin de ce siècle.

– Surtout, n’oubliez pas, on se maintient en forme pendant les vacances.

– L’épidémie se maintient à un niveau élevé malgré les mesures barrières.


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Migrer, immigrer, émigrer, s’expatrier

Migration

On parle de migration pour  des humains, des animaux ou des choses. Il s’agit de déplacements soit  d’un pays à un autre, soit  d’une région à une autre ou tout simplement d’un endroit à un autre.

Les flux migratoires ou vagues migratoires ce sont les différents mouvements de population entrant ou sortant d’un pays (immigrés, émigrés) ou bien les déplacements de population à l’intérieur même d’un pays. Par exemple, on parle de la migration estivale des Français qui rejoignent en masse les régions touristiques de France afin de profiter des vacances  d’été.

Mouvements migratoires

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Carte (en espagnol) des mouvements migratoires au XIXe siècle (1)

On connaît aussi les fortes migrations humaines du XIXe siècle (1), particulièrement vers l’Amérique.

Les oiseaux migrent également. On les appelle des oiseaux migrateurs. Ils parcourent des kilomètres pour trouver le meilleur endroit où se reproduire.

On regrette les migrations de capitaux vers des paradis fiscaux.

On panique devant la migration de cellules cancéreuses.

Immigration,
un(e) immigré(e), un(e) immigrant(e)
Immigrer

Ceux qui entrent dans un pays autre que le leur pour s’y établir.

Le verbe immigrer, utilisé depuis  le XVIIIe siècle (1), a été formé à partir du latin « immigrare »  qui signifie « entrer dans un lieu » ou « déplacer vers l’intérieur ».

De nos jours, on nomme « immigrés » les personnes d’origine étrangère qui entrent dans un pays légalement ou illégalement pour trouver du travail, des conditions de vie meilleures que dans leur propre pays, et ce   pour une période assez longue ou définitivement.

On parle d’immigration clandestine quand des étrangers se sont introduits dans un pays afin de s’y installer sans avoir reçu de titre de séjour. Ils deviennent alors des « sans-papiers », terme utilisé par les immigrés eux-mêmes. Aux yeux de l’état, ils restent des clandestins même s’ils sont embauchés par des dirigeants peu scrupuleux qui risquent des peines sévères.

Quelle différence entre un(e) immigré(e) et un(e) immigrant(e) ?

L’immigré(e) est celui ou celle qui est déjà  dans le pays qu’il/elle a choisi pour vivre.

L’immigrant(e) est celui ou celle qui est en train de quitter son pays pour un autre. L’action est en train de se faire. Quand ils arrivent à destination, on parle alors d’immigrés(es). La nuance est assez subtile !

Émigration
Un(e) émigré(e), un(e) émigrant(e)
Émigrer

Ceux qui quittent leur pays pour aller se fixer dans un autre

Le verbe « émigrer » vient du latin « migrare » (« ex = hors de » et « migrare = partir, s’en aller »)

Émigrer c’est l’action de quitter son pays pour des raisons politiques, économiques, fiscales,  religieuses, climatiques… C’est partir de son pays pour peut-être ne jamais revenir. Ce terme « émigré(e) » est apparu dans la langue française dans les premières années de la Révolution française en 1789. Pour les révolutionnaires, ce mot concernait toutes les personnes qui fuyaient la France pour des raisons politiques et bien sûr beaucoup d’entre elles étaient des nobles, riches bourgeois ou religieux.

À la suite d’une terrible famine qui sévit en Irlande dans les années 1846-1848, plusieurs millions d’Irlandais émigrèrent vers l’Amérique pour trouver une vie meilleure.

S’expatrier
Un(e) expatrié(e)  ou encore un(e) expat’

L’origine du mot « expatrié » vient du grec « exo » qui signifie « en dehors de » et « patrida » qui signifie « le pays ».

Il ne faut pas confondre « expatrier quelqu’un » c’est-à-dire « exiler quelqu’un » le faire partir de son pays, obliger quelqu’un à quitter son pays et « s’expatrier » c’est-à-dire décider de quitter sa  patrie pour quelques années afin d’aller vivre dans un autre pays dans le but d’apprendre une langue, d’y travailler, de développer des compétences professionnelles…

Les expatriés sont appelés  aussi « Les Français de l’étranger ». À la différence de l’émigré, son expatriation ne dure quelques années.

Un salarié peut aussi être expatrié pour le compte d’une société française. L’entreprise l’envoie exercer son activité professionnelle à l’étranger et pour une durée limitée.

Ils sont de plus en plus nombreux ces Français, diplôme en poche, à aller vivre dans un autre pays – souvent de même niveau de vie que la France – pour tenter une expérience professionnelle plus enrichissante sur le plan financier comme sur le plan social. C’est une expérience nouvelle !

(1) XVIIIe siècle = 18e siècle // XIXe siècle = 19e siècle
Pour apprendre à lire les chiffres romains, je vous invite à consulter mon article « Les chiffres arabes et les chiffres romains« .

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Exil et Exode

Audio Exil ou Exode

L’EXIL

Quelqu’un qui est condamné à l’exil c’est une personne qui est expulsée de son pays, bannie (1) ou déportée pour des motifs souvent politiques. Il se peut qu’elle ne revienne jamais dans sa patrie.

Quelqu’un qui est en exil volontaire c’est une personne qui a choisi de s’exiler, de partir s’installer ailleurs que dans son pays à cause d’un sentiment d’insécurité, de menaces sur lui et sa famille ou bien par exemple pour payer moins d’impôts. C’est ce qu’on appelle l’exil fiscal.

Quelques exemples :

En 1717, Voltaire s’exile en province pour avoir écrit des poèmes satiriques contre le roi.

En 1726, Voltaire insulte le puissant noble Chevalier de Rohan. Il a alors deux options : l’emprisonnement ou l’exil. Il choisit l’exil en Angleterre pendant deux ans.

En 1852, Victor Hugo accuse Louis-Napoléon, futur empereur Napoléon III d’avoir trahi les idées républicaines. Il est recherché par la police et décide de s’exiler avec sa famille et quelques amis en Belgique d’abord, puis sur l’île de Jersey et ensuite sur celle de Guernesey. Son exil durera 20 ans.

De nombreuses personnalités du sport ou du spectacle choisissent l’exil fiscal. Ils souhaitent quitter la France pour trouver un pays plus « accueillant » en matière de prélèvements fiscaux.

L’EXODE

L’Exode avec un « e » majuscule se rapporte à la période d’errance du peuple juif hors d’Égypte. Selon le récit biblique, les Hébreux réduits en esclavage depuis des siècles en Égypte sortent du pays et errent pendant 40 années dans le désert guidés par Moïse  à la recherche de la  Terre Promise.

Chaque guerre entraîne malheureusement l’exode de milliers de gens qui fuient les combats ou l’envahisseur. En 1939, devant l’avancée rapide des armées du IIIe Reich allemand, des milliers de Français de l’est et du nord de la France décident de partir sur les routes vers un hypothétique refuge.

On parle aussi d’exode rural lorsqu’on constate qu’un grand nombre de paysans quittent les campagnes pour habiter la ville et obtenir de meilleures conditions de vie.

(1) Être banni(e) / le bannissement

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Nationalisme, patriotisme, chauvinisme

Patriotisme

« Patriotisme » vient du mot « patrie », « le pays des pères », « le pays des ancêtres ». Étymologie, « patrie » trouve son origine dans le latin « pater » (père).

Un patriote est une personne qui est attachée et dévouée à sa patrie. Il aime le pays où il est né, où il a grandi mais sans exagération à l’inverse du  nationaliste plus radical. Si le pays est en danger il devient patriote et est prêt à donner sa vie pour la nation.

Ce terme de « patriote » est né pendant la période révolutionnaire dans les années 1790. Les révolutionnaires se nommaient « patriotes de 89 ».

Ce mot rime avec héroïsme et c’est un mot utilisé plus souvent en période de guerre. Le patriote peut devenir un guerrier dans le but de défendre son pays et ses valeurs.

Nationalisme

« Nationalisme » vient du mot « nation ».
Le nationaliste, tout comme le patriote, aime son pays mais il le croit supérieur aux autres nations. Il défend avec force les intérêts nationaux et les valeurs qui ont forgé son pays, son indépendance aussi jusqu’au repli sur soi. Son admiration pour sa patrie est trop exagérée et trop exclusive. Il exalte un peu trop le sentiment national qui quelquefois peut amener au mépris ou au racisme envers les « étrangers » avec un slogan, dans le cas de la France, souvent entendu « La France aux Français ».

Le chauvinisme / être chauvin

Le chauvinisme est une sorte de patriotisme exacerbé. Quelqu’un qui est chauvin est une personne qui a une préférence excessive pour sa patrie, son peuple, sa région, son village… et surtout qui n’a pas de réelle objectivité. Quand le sentiment national ou régional… se transforme en orgueil national, régional… Par exemple, dans le monde du sport et du football les supporters sont souvent chauvins. Leur équipe est forcément la meilleure. Un habitant de Bordeaux défendra sa ville quel que soit le sujet sans objectivité contre un Toulousain (de la ville de Toulouse).

C’est un mot typiquement français dont on ne trouve pas  l’équivalent dans les autres langues systématiquement, ou, s’il existe, il a été créé bien souvent à partir du mot français « chauvin ». Ainsi l’adjectif en anglais est « chauvinist », en allemand « chauvinistish », en italien « sciovinista », en portugais « chauvinista », en néerlandais « chauvinistisch ».

Son origine vient de Nicolas Chauvin dont on ne sait s’il a vraiment existé ou bien si c’est une légende. C’est un personnage qui aurait servi dans les armées de la Révolution française et ensuite dans la Grande Armée de Napoléon. Héroïque soldat couvert de médailles et de décorations. Vers les années 1820, plusieurs pièces de théâtre l’ont ridiculisé : « Le soldat-laboureur » de Théophile Marion Dumersan en 1822 et « La cocarde tricolore » des frères Cogniard en 1831.

Jacques Arago (1) dans son Dictionnaire de la conversation en 1845, le décrit ainsi : « Soldat à dix-huit ans, il a fait toutes les campagnes (2). Dix-sept blessures, toutes reçues par-devant, trois doigts amputés, une épaule fracturée, un front horriblement mutilé, un sabre d’honneur, un ruban rouge, deux cents francs de pension, voilà le vieux grognard (3) qui se repose au soleil de son pays en attendant qu’une croix de bois protège sa tombe. »

Selon le Dictionnaire de Pierre Larousse (4),  Nicolas Chauvin se faisait remarquer dans les camps par sa grande naïveté et par des sentiments nationaux très exagérés qui faisaient que ses compagnons le tournaient en ridicule. De l’armée, sa réputation gagna la population civile et rapidement le mot « chauvinisme » servit à désigner dans un premier temps l’idolâtrie napoléonienne  et ensuite, plus généralement, toute espèce d’exagération, en politique surtout.

(1) Jacques Arago (1790-1854), géographe, explorateur, romancier français.
(2) « campagnes militaires »
(3) « un grognard » = vieux soldat de l’armée de Napoléon
(4) Pierre Larousse (1817-1875), encyclopédiste, lexicographe et éditeur français.

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