La ville de Paris, au cours des siècles, n’a pas toujours été aussi propre. Longtemps les Parisiens ont jeté leurs ordures dans les rues, dans les fossés ou dans les rivières. C’est en analysant les déchets fossilisés qu’on a pu reconstituer la manière de vivre et de se nourrir des habitants sur une période de 2000 ans.
Au Moyen-Age, vers l’an 1000, Paris ne sent pas bon. L’activité de la ville se situe dans les rues et au bord du fleuve. Les gens jettent leurs déchets, excréments et carcasses d’animaux dans la rue boueuse ou dans la rivière. Les résidus des tanneries, teintureries, boucheries.. aussi sont jetés dans les rues et rejoignent la Seine. Et les porteurs d’eau ramènent une eau souilléee aux gens de la ville qui la boivent ! De toute façon, prendre un bain, même avec une eau propre, à cette époque est considéré comme préjudiciable pour la santé
Aujourd’hui, l’un des plus grands musées d’art et d’histoire militaire au monde et aussil’endroit où repose l’empereur Napoléon dans son tombeau, sous le dôme.
Édit royal d’avril 1674 de Louis XIV : « Nous fondons, établissons et affectons à perpétuité ledit hôtel royal que nous avons qualifié du titre des Invalides, lequel nous faisons construire au bout du faubourg Saint-Germain de notre bonne ville de Paris, pour le logement, subsistance et entretènement (1) de tous les pauvres officiers et soldats de nos troupes qui ont ou seront estropiés ou qui, ayant vieilli dans le service en icelles (2), ne seront plus capables de nous en rendre ».
L’Hôtel des Invalides a été construit à la fin du XVIIe siècle sur ordre de Louis XIV. Il était destiné à accueillir des invalides de guerre de l’armée royale – ceux qui avaient été très grièvement blessés ou bien les invalides trop âgés pour se battre. Il y eut jusqu’à 4000 pensionnaires. Les guerres successives sous la Révolution et l’Empire firent que Napoléon dut créer d’autres annexes pour accueillir les grands blessés comme à Versailles, à Avignon ou à Gand. En 1812, on comptait 26000 invalides. Puis, il y eut une période de paix assez longue et les annexes furent fermées. Il ne restait plus alors que l’Hôtel des Invalides à Paris pour recueillir les militaires estropiés.
AUJOURD’HUI
Les Invalides accueillent encore de nos jours des combattants blessés ou mutilés dans des guerres où la France a été impliquée. Mais ce que les touristes viennent voir à l’Hôtel des Invalides c’est le tombeau de Napoléon qui repose dans une crypte sous le dôme doré -recouvert de 550 000 feuilles d’or -de l’église Saint-Louis des Invalides. D’autres personnalités militaires y reposent comme Vauban (le coeur seulement), le Maréchal Leclerc, deux frères de Napoléon 1er..
1,98 m c’est la taille du roi François 1er (1494-1547) qui devait dépasser largement toutes les personnes de sa cour puisque la taille moyenne à cette époque était de 1,50 m. C’est grâce à cette armure (en photo) que l’on a pu connaître sa taille exacte car cet ensemble équestre était un cadeau sur mesure offert par Charles Quint au roi français. Malheureusement, François 1er est mort avant d’avoir pu recevoir ce somptueux cadeau qui a été ramené en France en 1806 sur ordre de Napoléon 1er.
Les visiteurs peuvent aussi admirer les collections anciennes du musée militaire qui figurent parmi les plus belles du monde avec celle de Vienne en Autriche et celle de Madrid en Espagne pour la splendeur, la variété et aussi la qualité des objets proposés. On peut ainsi y voir des armures princières françaises et étrangères, l’armure de François 1er ou celle d’Henri IV par exemple, l’arbalète de Catherine de Médicis, des armures de petits princes qui apprenaient à se battre dès l’âge de 6 ans, -l’armure de Louis XIII-, des cottes de maille, des mousquets, des épées royales, des pistolets, des équipements complets de chevaliers… On peut y voir aussi des uniformes, de l’artillerie enfin tout ce qui se rapporte aux épisodes militaires du XIIIe siècle à 1945.
(1) « entretènement » = fait d’entretenir / de maintenir en bon état – ce mot a été remplacé depuis par « entretien » (2) « icelles » = ancienne façon de dire « celles-ci »
Après 131 marches vous lirez « Arrête ! C’est ici l’empire de la mort ! »
AuXIIème siècle, les sous-sols de Paris étaient exploités pour le gypse et le calcaire qui servaient à la construction de la ville. Mais, au fur et à mesure, les carrières étaient abandonnées et n’étaient pas remblayées (comblées).
Ainsi, au XVIIème siècle, rue d’Enfer, un énorme effondrement se produisit et détruisit de nombreux immeubles. Pour éviter que cela ne se reproduise, l’I.G.C ou l’Inspection Générale des Carrières fut créée pour répertorier et aussi consolider tous ces endroits vides souterrains. La tâche fut très difficile car il n’y avait aucun plan des anciennes exploitations ! Des galeries d’inspection furent alors creusées sous chaque rue et toutes les carrières découvertes furent alors comblées.
La longueur totale est de 286 km. Ces galeries sont séparées en réseaux. À certains endroits, il peut même y avoir deux étages de galeries (grand réseau sud).
En 1786, à cause des cimetières « surpeuplés » entraînant insalubrité et épidémies, il fut décidé de transporter les ossements anonymes du Cimetière des Innocents dans les carrières de Montrouge (consolidées).
C’est à ce moment que naissent les fameuses « Catacombes » de Paris (vidéo « les mystères de Paris »). Ces catacombes ne représentent qu’une toute petite partie du réseau de galeries souterraines de la ville (1,7 km à 20 mètres sous terre – environ 6 millions de dépouilles).
Elles sont ouvertes à la visite du public (durée environ 45 mn). Entrée Place Denfert Rochereau dans le 14ème arrondissement.
Les autres galeries…une ville sous la ville !
Il existe de vieux plans des galeries et des centaines « d’ entrées » sont encore ouvertes pour y accéder…officieusement. Mais, attention ! comme on dit c’est à vos risques et périls…surtout sans guide !
Il arrive que des gens se perdent et y meurent (c’est arrivé !). Le plus connu est Philibert Aspain qui est descendu dans les carrières le 3 Novembre 1793 et s’est perdu. Il est mort de faim. On l’a retrouvé 11 jours plus tard par hasard. Sa tombe est un lieu de pélerinage des cataphiles (qui aiment les carrières) clandestins.
Il existe une Equipe de Recherche et d’Intervention des Carrières (ERIC) pour aider et surveiller ce qui se passe sous terre…et pour donner des amendes aussi… Bien que l’exploration des galeries soit interdite et même dangereuse (risque d’éboulement, maladie par les rats, perte des repères…) beaucoup de choses se passent dans cette ville sous la ville, quelques exemples de ce qu’on y a trouvé ou de ce qui s’y est passé :
. lieu de cache pendant les guerres notamment pendant la seconde guerre mondiale aussi bien pour les bunkers allemands que pour les résistants
. salle de cinéma clandestine
. champignonnières (culture des champignons)
. brasserie
. salle d’exposition
. tombes
. fêtes de fin d’année des élèves des grandes écoles
et bien d’autres choses…bizarres
Eh oui ! Si vous ajoutez à tout cela la présence d’eau à certains endroits et des tas d’ossements encore présents…je vous conseille de rester sur le sol de Paris si vous venez en France !
1635 – La principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences» (article XXIV)
Valentin Conrart(1603-1675) avec quelques amis est à l’origine de l’Académie française et 1er secrétaire perpétuel. Il est très exigeant sur l’utilisation du français. Soucieux de l’orthographe, de la grammaire et de la syntaxe, il corrige les manuscrits d’écrivains plus talentueux que lui.
A l’origine, en 1629, il y a 9 personnalités qui décident de se rencontrer toutes les semaines chez l’un d’entre eux, Valentin Conrart, qui habite au centre de Paris. Ils parlent de toutes sortes de choses et notamment des belles-lettres. Les belles-lettres c’est ainsi qu’on appelle au XVIIème (17e) siècle toutes les oeuvres littéraires -romans, poésie, théâtre, essais- qui ont quelque chose de remarquable dans la beauté du style, l’originalité, la manière d’utiliser la langue française… Ils s’exercent eux-aussi à l’écriture et soumettent leurs ouvrages aux critiques des membres du petit groupe. Ces réunions se terminent par une promenade ou un repas pris ensemble. Ils n’ont aucune envie d’agrandir ce cercle d’amis et décident de ne parler à personne de leurs réunions. Mais par une indiscrétion de l’un d’entre eux, d’autres intellectuels enthousiastes les rejoignent jusqu’à ce que le Cardinal de Richelieu soit informé de ces assemblées.
Le cardinal de Richelieu peint par Philippe de Champaigne
Celui-ci comprend très vite le double intérêt qu’il peut tirer de cette petite société. Il y a un certain prestige à posséder sa propre académie pour un cardinal mais aussi et surtout il comprend que cette langue, le français, va devenir le ciment de la nation.
En effet, au XVIe siècle (16ème), excepté dans les tribunaux où le français avait été imposé par François 1er en 1539, les gens en France parlaient beaucoup de langues, de dialectes, de patois différents. Il était temps, pour former une vraie nation, d’assurer l’unité linguistique dans le pays.
Cette académie allait donc fixer la langue française et permettre à la France d’être une vraie nation avec une seule langue. Le Cardinal de Richelieu propose alors d’apporter sa protection à cette assemblée naissante. Les statuts de l’académie sont écrits entre 1634 et 1636 et le nombre de membres fixé à 40 par le Cardinal -chiffre qui n’a pas bougé depuis 1635 !-. Puis le roi Louis XIII donne son aval. Valentin Conrart devient le premier secrétaire perpétuel.
L’Académie française est donc créé en 1635 et reconnue par le Parlement de Paris seulement en 1637. Pour recruter les nouveaux membres de l’Académie, on ne tient pas compte de la naissance, de la fortune ou de l’emploi. Ce qui est assez nouveau pour cette époque où la société est bien organisée en différentes castes.
L’idée est de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible pour tous et qu’elle participe à renforcer l’unité du pays.
Pour lire les dialogues de cette vidéo cliquez là !
En 1694, apparaît le tout premier « Dictionnaire de la langue française », outil de référence commun. Il n’y a eu que 8 autres dictionnaires de référence depuis cette date. C’est un travail extrêmement long de réviser les mots du dictionnaire puisque cela s’étire sur plusieurs dizaines d’années. Les académiciens travaillent depuis 1986 à la 9e édition ! En 2012, ils en étaient à la lettre « R » ! Il faut dire aussi qu’à titre d’exemple, en 1935, la 8ème édition du dictionnaire comportait 30 000 mots. Celle en cours comporte 60 000 mots.
La devise de l’Académie : « A l’immortalité »
La devise depuis Richelieu est « A l’immortalité ». L’immortalité de la langue française bien sûr ! C’est pour cela qu’on appelle les académiciens les « immortels ».
La mission de l’Académie française aujourd’hui : « Garder la pureté de la langue et la rendre capable de la plus haute éloquence. Veiller sur la langue française et accomplir des actes de mécenat ».
Grâce aux dons et legs que l’Académie reçoit, elle décerne chaque année environ 80 prix comme par exemple : les grands prix de Littérature, du Roman, du Théâtre, de Poésie, d’Histoire, de Philosophie, le grand prix Paul Morand, les prix de l’Essai, de la Critique, de la Biographie, de la Nouvelle, du Rayonnement de la langue française et, depuis 1986, le grand prix de la Francophonie.
Les académiciens et académiciennes sont élus à vie. Mais depuis 2010, la limite d’âge pour entrer dans cette assemblée a été fixée à 75 ans. Ils ne peuvent pas démissionner et de toute façon, s’ils se désintéressaient de leur charge, leur fauteuil ne serait pas occupé jusqu’à leur mort.
Pendant des siècles, l’Académie n’a accepté que des hommes. Il a fallu attendre 1980 pour voir s’imposer la première académicienne Marguerite Yourcenar, écrivain. Depuis cette date, ce sont huit femmes qui ont fait leur entrée dans cet endroit prestigieux.
Bien que dans cette compagnie la littérature soit particulièrement à l’honneur, l’Académie accueille aussi en son sein des érudits de toutes disciplines scientifiques ou philosophiques pourvu que leur parcours de vie soit remarquable et qu’ils aient l’amour de la langue française.
Quand un Immortel décède, il faut lui trouver un remplaçant. Le nouvel arrivant doit alors faire un discours en hommage à son prédécesseur au moment de la cérémonie de réception en son honneur sous la coupole. C’est l’habitude qui a été prise depuis qu’en 1640, Olivier Patru, avocat et écrivain, est entré à l’Académie en faisant un très beau discours très apprécié. Il a alors été décidé d’obliger tous les nouveaux « Immortels » à lire un discours au moment de leur investiture.
Amin Maalouf et son « habit vert » d’ »immortel » en 2012
Tous les Académiciens et académiciennes recoivent un habit de cérémonie porté lors des cérémonies de réception. Seules les femmes et les écclésiastiques peuvent en être dispensés. Lors de l’adoption de cet uniforme en 1801, rien n’avait été prévu pour les femmes puisqu’elles n’en faisaient pas partie. Jusqu’à présent et depuis 1980, toutes les femmes ont porté l’habit vert. Celui-ci se compose d’un ensemble pantalon/gilet ou veste en drap bleu ou noir avec des broderies en soie en forme de branches d’olivier, d’où le nom « habit vert ». De nos jours, la confection de cet habit est réalisé par de prestigieuses maisons de couture : Lanvin, Pierre Balmain, Pierre Cardin, etc. ou bien le tailleur de l’armée. Par dessus, une cape noire.
Sur le côté, une épée signe d’appartenance à la maison du Roi. Les femmes ont le choix de la porter ou non et les écclésiastiques en sont exemptés. Elle est traditionnellement offerte au futur Immortel par ses amis ou admirateurs. Cette épée porte les symboles de la vie et de l’oeuvre du nouvel académicien, et elle est offerte à la famille à la mort de celui-ci.
Ci-dessous quelques noms célèbres d’académiciens. Pour avoir la liste complète des immortels depuis la création de l’Académie cliquez là !
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