Restaurant/Brasserie 99 avenue des Champs-Elysées Paris 8e Hôtel : 46, Avenue George V – Paris 8e
Propriétaire : le groupe Barrière (depuis 1998)
LE FOUQUET’S – PALACE DES ARTISTES
Le Fouquet’s est situé à l’angle de l’Avenue des Champs-Elysées et de l’Avenue George V non loin de l’Arc de Triomphe. .
Le restaurant/brasserie « Le Fouquet’s » et « Le Bar de l’Escadrille » sont très célèbres depuis plus d’une centaine d’années. Ils sont tous deux répertoriés au Monuments historiques depuis 1988.Le palace cinq étoiles qui complète l’endroit a été inauguré en novembre 2006. Il s’étend sur 5 bâtiments de style haussmannien ou rappelant le style haussmannien (voir mon article sur le bouleversement architectural de Paris au XIXe- baron Haussmann ).
D’importants travaux ont été réalisés pendant 6 mois en 2017 -première fois depuis 1899 que la brasserie fermait- pour agrandir l’hôtel de 19 chambres et Suites avec vue sur l’Arc de Triomphe. L’hôtel a réouvert mais les travaux continuent jusque fin 2018.
UN PALACE DEPUIS 2006
. On compte à présent 81 chambres et 33 Suites dont la Suite Présidentielle de 210 m² au 5ème étage qui bénéficie d’une très belle vue sur les Champs-Élysées et la Tour Eiffel. Il y a la possibilité de privatiser l’étage qui devient alors la Grande Suite de Paris avec une surface de 535 m². Voir les différentes Suites d’exception ici. .
Le prix des chambres varie de 630 euros la chambre simple pour une nuit à 15 000 euros pour la Suite Présidentielle. En plus des services à la personne pour la détente (Spa Diane Barrière de 705 m² rénové en 2017, piscine chauffée à 31° sous les Champs-Élysées, centre de fitness, une boutique de parfums by Fouquet’s) on peut se restaurer, grignoter ou prendre un verre :
♦ à la célèbre brasserie Fouquet’s soit à l’intérieur où des photos d’artistes du monde des arts ou du cinéma ayant fréquenté le lieu sont affichées, soit à l’extérieur sur les fameuses terrasses qui donnent sur l’avenue des Champs-Élysées et sur l’avenue George V. Carte créée par le Chef cuisinier étoilé : Pierre Gagnaire***.
♦ à la Galerie Joy, à l’étage, donnant sur un jardin intérieur, où on peut manger petits gâteaux ou finger-sandwichs délicieux ou prendre un cocktail le soir. .
♦ au fameux Bar de l’Escadrille avec portrait d’aviateurs au mur.
♦ au Marta Paris
Ce sont des lieux qui ont toujours été fréquentés par les artistes, gens de culture et aussi par les tout premiers aviateurs (d’où le nom d’Escadrille) au début du XXème siècle. Aujourd’hui c’est un endroit prisé des gens du show-business et du Tout Paris. De nombreuses fêtes y sont données et notamment les dîners de gala après la Cérémonie des Césars (Cinéma) et la Cérémonie des Molières (Théâtre) tous les ans.
Beaucoup de gens célèbres se sont attablés au Fouquet’s comme Raymond Poincaré, Ettore Bugatti, Raimu, Pierre Brasseur, Colette, Arthur Rubinstein, Theodore Roosevelt, Aristide Briand, Jean Gabin, Marlène Dietrich, Sacha Guitry, Jean-Luc Godard, Jean-Paul Belmondo, Pedro Almodovar, Kevin Costner, Kate Winslet, Harrison Ford…
UN PEU D’HISTOIRE
C’est en 1899 que Louis Fouquet, limonadier, ouvre son bar au rez-de-chaussée d’un immeuble construit en 1863 sur l’emplacement d’un petit café pour cochers. Il lui donne un nom à consonance anglo-saxonne « The Criterion-Fouquet’s Bar ». La mode était à l’américanisme à cette époque. La riche clientèle des hôtels particuliers récemment construits (1) y buvait des « american drinks » ou des « cocktails » et on y mangeait des « grillades à la britannique ».
En 1905, à la mort de Louis Fouquet, c’est Léopold Mourier déjà célèbre pour plusieurs autres restaurants de renom à Paris qui reprend l’affaire. Il fait faire des travaux somptuaires en utilisant le bois d’acajou et propose une cuisine élaborée (spécialités : Tournedos Rossini, sole au champagne, bécasse flambée, soufflé Grand Marnier). Le Fouquet’s va rapidement attirer le Tout-Paris aussi bien le monde politique, littéraire, le monde des héros de l’aviation, de la haute couture, de la musique, du théâtre, de l’automobile, du cinéma.
En 1903, le Brésilien Alberto Santos-Dumont (en photo) fait atterrir son aéronef sur les Champs-Élysées et vient fêter son exploit dans le bar du Fouquet’s. Dans les années qui suivent et pendant la 1ère guerre mondiale 1914-18, les as de l’aviation naissante (Dos Santos, Charles Nungesser, George Guynemer, et d’autres) se donnent rendez-vous au bar situé au fond de la salle du rez-de-chaussée du Fouquet’s. Celui-ci trouve alors son nom : Le Bar de l’Escadrille. Une chanson de 1942 en l’honneur des courageux aviateurs.
Léopold Mourier décède en 1923 et ce sont Louis Barraya et Maurice Drouant qui prennent la suite. La Fouquet’s bénéficie alors de la clientèle des cinémas qui commencent à apparaître sur les Champs-Elysées. Le célèbre acteur Raimu se sert de l’endroit comme d’un « bureau ».
On y signe de gros contrats cinématographiques, 36 films y auraient été signés.
Dans les années 1960-1970, le Fouquet’s est un peu délaissé, quelques célébrités y viennent encore et c’est Maurice Casanova qui rachète l’endroit et qui va le faire renaître. C’est lui qui va ajouter deux terrasses couvertes. Les people, écrivains, acteurs reinvestissent le lieu. Maurice Casanova organise des dîners après la Cérémonie des César (années 1970) et la Cérémonie des Molières. C’est au propriétaire du Fouquet’s et à ses amis que l’on doit l’illumination des Champs-Elysées à Noël et le prix littéraire Marco Polo ainsi que le Prix Marco Polo de la meilleure cuisine étrangère à Paris.
1965-2005 Le célèbre animateur de l’émission culte Pop-Club sur France Inter, José Artur, s’installe avec ses micros au Fouquet’s en 1965. L’émission, le soir de 22 h à 23h30, ne s’arrêtera que 40 ans plus tard en 2005 après des milliers d’interviews de célébrités. On y décerne chaque année aussi le Prix Louis Delluc (considéré comme l’équivalent du Prix Goncourt en littérature) qui récompense le meilleur film français sorti dans l’année ainsi que le Prix (Roger) Nimier qui récompense un jeune écrivain. Les dîners de premières cinématographiques ou théâtrales s’y enchaînent également.
1988 Le Fouquet’s est en fin de bail et le consortium koweïtien propriétaire de l’immeuble et des murs du restaurant donne congé au restaurateur et envisage de reconstuire un immeuble et une galerie marchande à l’emplacement du Fouquet’s. Des personnalités se mobilisent et c’est Jack Lang, ministre de la culture, qui annonce « Je signerai ce soir-même l’arrêté d’inscription du Fouquet’s à l’Inventaire des monuments historiques. » Le Fouquet’s est sauvé !
Fin des années 1990, le Fouquet’s passe dans les mains de Diane Barrière-Desseigne héritière du groupe Barrière et habituée des lieux. Elle connaît tout le monde et tout le monde la connaît. Elle refait la décoration et redynamise le lieu. Malheureusement, en 2001, elle est victime d’un accident d’avion et meurt à 44 ans. Le groupe Barrière est resté propriétaire des lieux (depuis 1998).
(1) Vous pouvez lire mon article sur le bouleversement architectural de Paris au XIXe siècle.
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