En 2012, tout Français majeur (majorité à 18 ans – avant 1974 la majorité civile était à 21 ans-) a le droit de voter sans distinction de sexe, d’origine, de religion ou d’idéaux politiques. Mais cela n’a pas toujours été ainsi. Il faudra attendre le 20ème siècle -1944- pour que le droit de vote des femmes françaises soit reconnu comme dans un bon nombre de pays dans le monde !
(> voir le tableau de l’évolution du droit de vote des femmes dans le monde)
Au Moyen-Âge, contrairement à beaucoup d’idées reçues, la femme bénéficie de plus de libertés et de droits qu’elle n’en aura dans les siècles qui vont suivre. A cette époque, de nombreux métiers lui sont accessibles. Elle peut voter aux élections des Etats Généraux et, tout comme les hommes, pour les représentants de groupements d’artisans, de commerçants… Ce droit ne va durer que jusqu’en 1498 après un décret du Parlement qui retire ce droit de vote aux femmes.
Puis c’est la période de l’Ancien Régime (de la période Renaissance -16ème siècle – à la Révolution Française -18ème siècle-). Quelques femmes comme les veuves dotées d’un fief ou les mères abbesses ont le droit de voter aux Etats Généraux.
Olympe de Gouges , une des premières féministes, « bénéficie » de l’égalité des sexes puisqu’elle est guillotinée en 1793 pour ses écrits et propos en faveur de Louis XVI. Dans son « Article 10 » de sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », elle écrit : « « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »
Ensuite, au moment de la Révolution Française (1789), les femmes prennent la parole enthousiasmées par ce vent de liberté qui arrive sur la France. Mais les plus virulentes (comme Olympe de Gouges) font peur aux révolutionnaires. C’est ainsi que des mesures resctrictives vont être prises à leur encontre pour éviter qu’elles ne prennent trop de place dans la vie politique. Dans les années 1790, les clubs et réunions de femmes sont interdits. Elles n’ont plus le droit d’assister aux réunions politiques et ne doivent pas se réunir à plus de cinq dans les rues. Malgré cela, la révolution apporte des avancées incontestables dans les droits des citoyennes comme l’égalité des droits dans les successions, la possibilité de se marier avec qui elles veulent sans l’autorisation paternelle, la suppression de la tutelle du mari… Il reste cependant que le droit de vote leur est interdit alors que les hommes bénéficient d’un nouveau droit politique : celui de pouvoir voter sans être propriétaire (ce qui était la règle avant la révolution pour les hommes).
Cette impossibilité de voter pour les femmes va perdurer jusqu’en 1944.
Les raisons invoquées par les hommes contre le vote et l’éligibilité des femmes : →Site de l’Assemblée Nationale – A LIRE !
Le 5 mars 1848 , le gouvernement provisoire de la République instaure le « suffrage universel » masculin. Les femmes sont oubliées là encore. Mais elles revendiquent de plus en plus le droit d’exister dans la société (comme la photo ci-dessus qui date des années 1900).
Le 15 juillet 1919, le pape Benoît XV lui-même se prononce en faveur du droit de vote des femmes.
Dans les années 30, des femmes françaises réclament le droit de vote et l’égalité entre les hommes et les femmes. Ces femmes qui revendiquent les mêmes droits que les hommes sont appelées « les suffragettes ». L’une d’entre elles est devenue célèbre, c’est Louise Weiss (photo sur la droite), une journaliste qui n’a pas hésité à empêcher le départ d’un cheval de course à Longchamp en 1936, devant le Président de la République Albert Lebrun, pour défendre la cause des femmes.
Durant les deux guerres mondiales, celle de 1914-1918 et celle de 1939-1945, les femmes montrent leur courage et leur capacité de résistance dans des moments dramatiques. Lors de la première guerre mondiale, elles remplacent les hommes, partis se battre, aussi bien dans les usines, les bureaux, que dans les travaux des champs. Elles rendent service comme aides ou infirmières auprès des nombreux blessés. Lors de la deuxième guerre mondiale, elles adhèrent à des réseaux de résistance à l’ennemi nazi et s’impliquent courageusement dans ce combat. C’est ce qui a convaincu le Général de Gaulle de leur donner le droit de vote. Elles avaient fait leurs preuves !
A cette époque, la France est traditionnaliste, conservatrice et misogyne. A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, pourtant, quelques députés avaient souhaité donner le droit de vote aux femmes françaises à plusieurs reprises. Mais, le Sénat s’y était opposé systématiquement à chaque fois. Pourquoi le Sénat était-il opposé ? Parce qu’à cette époque le poids des idées religieuses était important et, pour les Sénateurs, le risque était que les femmes pouvaient s’imprégner des consignes de vote données par les prêtres et ainsi mettre la République en danger.
Ce n’est donc qu’avec l’ordonnance du 21 avril 1944, établie par le gouvernement provisoire présidé par le Général De Gaulle à Alger (fin de la seconde guerre mondiale) que les femmes ont le droit de voter et sont éligibles aussi !
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