Le 20 juin 1936 le Front Populaire (coalition de partis politiques de gauche avec à sa tête Léon Blum) généralise les congés payés en France.
Depuis le 9 novembre 1853 sous Napoléon III, seuls les fonctionnaires bénéficiaient de 15 jours de congés payés. En 1936, ce sont tous les salariés qui vont pouvoir se détendre aussi une fois par an pendant leurs deux semaines de vacances. En 2016, les salariés ont 5 semaines de congés pour une année travaillée ou 2,5 jours ouvrés par mois de travail effectif. Pour en savoir plus cliquez ici !.
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1936 – PREMIERS CONGÉS PAYÉS POUR TOUS
Vidéo infos chaîne TV France 2 du 3 mai 2016
Une petite valise pour tout bagage. Des trains bondés. Des kilomètres parcourus et au bout du voyage baignades à volonté. Le 20 juin 1936, le Front Populaire accorde deux semaines de vacances aux salariés.
Été 1936, les nouveaux vacanciers partent avec leur vélo, le moyen de transport le plus répandu. Dans les gares, les bicyclettes s’entassent. Une image impressionnante qui ne doit pas faire illusion. 10 millions d’ouvriers bénéficient de deux semaines de congés payés. Combien sont-ils à se rendre dans les gares, comme ici la gare de Lyon pour partir en vacances ? À peine 600 000. Beaucoup ont pu s’offrir le voyage seulement grâce aux billets à tarif réduit créés par le gouvernement.
Éric Lafon, spécialiste de l’histoire ouvrière, remet les pendules à l’heure. – La grande majorité des ouvriers n’a pas assez d’argent pour prendre un billet de train ou une chambre d’hôtel voire de louer ne serait-ce qu’une petite maison. – Qu’est-ce que ça représente pour le salaire d’un ouvrier de partir en vacances ? – Un mois, deux mois de salaires. – C’est beaucoup ! – C’est énorme pour l’époque.
Les touristes de 1936 ont un équipement rudimentaire. Une toile de tente, un petit réchaud pour faire la cuisine et c’est à peu près tout.
Quelles sont les destinations les plus prisées cet été-là ?
Tous ceux qui bénéficient de deux semaines de congés payés n’ont pas forcément les moyens de voyager très loin. Souvent, ils vont à 40 ou 50 kilomètres de leur domicile comme ici à la plage de Lys Chantilly au bord de l’Oise. Dans les endroits comme celui-ci, la clientèle chic des années 30 est contrainte de faire de la place aux touristes moins fortunés. Ce haut lieu des congés payés était abandonné depuis 25 ans. Un passionné l’a racheté pour le faire revivre.
Guillermo Spivak : « Il y avait jusqu’à 6000 personnes. Il y avait Jean Gabin qui venait visiter, Fernandel ».
Épreuves de ski nautique, concours de maillots de bain…en 1936, pour la première fois, riches et moins riches partagent le même terrain de jeux.
1936, deux semaines de congés et en 1956, le gouvernement accorde 3 semaines aux salariés.
Nous sommes ici au bord de l’ancienne route nationale 7. À la fin des années 1950, un ménage sur trois possède une voiture. Des millions de véhicules vont prendre cet itinéraire pour se rendre en vacances dans le sud. C’est le symbole des congés payés.
Pendant les trente glorieuses, avec l’augmentation du niveau de vie, les Français vont pleinement profiter des congés payés.
« Heureux celui qui sait s’arrêter au bord de la route des vacances pour écouter le grand concert des cigales ».
7 à 8 millions de personnes partent en vacances à la fin des années 1950. C’est le double dans les années 1970. Les congés payés ont aussi transformé le paysage. Dans le port de Saint-Raphaël, les petits bateaux de pêche ont disparu au profit des yachts. Sur le front de mer, l’hôtel « Les Algues » a été remplacé par une belle barre d’immeubles.
Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson sont les inventeurs de la première caméra, le kinétographe, du premier film en 35 mm perforé et du kinétoscope en 1891 qui pouvait projeter des films mais à une seule personne à la fois.
← Edison et Dickson
Le kinétoscope →
En 1895, les frères Lumière inventent le cinématographe.Pour la première fois grâce au Cinématographe Lumière, un film devient visible par toute une assemblée. Le cinéma est enfin né !
Généralement, on considère que la naissance du cinéma s’est faite à la première projection publique donnée par les frères Lumière dans la salle de l’Eden de La Ciotat, une petite ville balnéaire sur la côte méditérranéenne, puis quelques mois après à Paris en 1895 (séance payante) (1). L’expérience a eu un tel retentissement en Europe et au-delà qu’on en oublierait presque tous les autres chercheurs inventeurs qui permirent d’en arriver là !
Le plus grand massacre de civils français commis par les armées allemandes en France occupée -642 victimes-.
Oradour-sur-Glane, dans le département de la Haute-Vienne à une vingtaine de kilomètres de la ville de Limoges, est un village où le temps s’est arrêté le samedi 10 juin 1944.
En quelques heures, plus de la moitié du village hommes femmes et enfants sont tués et brûlés par une unité de la deuxième division blindée Das Reich. Cette division allemande remonte du sud de la France et se dirige vers la Normandie où les Alliés, Américains, Anglais, Canadiens…ont débarqué sur les plages le 6 juin 1944 afin de libérer la France et toute l’Europe de la barbarie nazie.
La deuxième SS Panzerdivision Das Reich
La deuxième SS Panzerdivision Das Reich est commandée par le général Lammerding. Elle comprend au printemps 1944 environ 20 000 hommes à bord de 1400 véhicules dont 209 chars. C’est une division qui a été formée dès 1939. Elle a participé à de nombreux combats notamment en 1941 et 1942 sur le front de l’Est où elle a eu de lourdes pertes durant l’hiver face à l’offensive russe. De juin 1942 à février 1943 elle est en repos à Rennes en France mais se tient en alerte.
Début 1943, elle est rappelée sur le front russe où elle subit à nouveau de lourdes pertes humaines et matérielles.
Dès janvier 1944, progressivement, la division est envoyée dans la région de Toulouse et Montauban (sud-ouest de la France) afin de se reconstituer sur un plan matériel et humain.
9000 jeunes recrues de 17-18 ans viennent gonfler les rangs parmi lesquels beaucoup d’Alsaciens et Mosellans (régions de l’Est de la France) appelés « Malgré nous » car ils ont été enrôlés de force dans l’armée allemande.
Cette division est aussi composée de Hongrois, Roumains, Russes, Luxembourgeois, Polonais, Yougoslaves, Belges. Les pertes humaines au sein des divisions de la Waffen SS ou troupes d’élite sont très importantes ce qui explique la décision d’incorporer de force des hommes d’autres nationalités qu’allemande. La Das Reich est connue pour sa valeur combattive mais aussi pour les exactions et crimes de guerre qui jalonnent ses déplacements : exécutions sommaires, pillages, incendies, viols…
Une remontée sanglante vers la Normandie / Massacre dans la ville de Tulle le 9 juin 1944
Village après village, tout au long de cette remontée vers le nord, une unité de la division Das Reich composée d’environ 10 000 soldats tuent et pillent méthodiquement. Ce ne sont pas des faits isolés de soldats indisciplinés et assoiffés de sang. Non ! Ces soldats obéissent à l’ordre d’anéantir tous les individus suspectés d’appartenir à un réseau de maquisards (1). Ils ne cherchent pas à savoir si la personne est coupable ou non.
Ci-dessous, le texte d’une affiche allemande placardée dans la ville de Tulle du 9 juin 1944 menaçant la population.
« Citoyens de Tulle, 40 soldats allemands ont été assassinés de la façon la plus abominable par les bandes communistes. La population paisible a subi la terreur. Les autorités militaires ne désirent que l’ordre et la tranquillité. La population loyale de la ville le désire également. La façon affreuse et lâche avec laquelle les soldats allemands ont été tués prouve que les éléments du communisme destructeur sont à l’oeuvre. Il est fort regrettable qu’il y ait eu aussi des agents de police ou des gendarmes français qui, en abandonnant leur poste, n’ont pas suivi la consigne donnée et ont fait cause commune avec les communistes.
Pour les maquis et ceux qui les aident, il n’y a qu’une peine le supplice de la pendaison. Ils ne connaissent pas le combat ouvert. Ils n’ont pas le sentiment de l’honneur. 40 soldats allemands ont été assassinés par le maquis, 120 maquis ou leur complices seront pendus. Leur corps seront jeté dans le fleuve. A l’avenir, pour chaque soldat allemand qui sera blessé, trois maquis seront pendus. Pour chaque soldat allemand qui sera assassiné, 10 maquis ou un nombre égal de leurs complices seront pendus également.
J’exige la collaboration loyale de la population civile pour combattre efficacement l’ennemi commun, les bandes communiste. Tulle le 9 juin 1944, le général commandant les troupes allemandes ».
Le but de cette violence est de porter un coup aux réseaux de résistants, de couper les populations de ses maquisards, et d’empêcher par la terreur qu’elle les soutienne et les aide.
Ainsi à Tulle le 9 juin 1944, la veille de leur arrivée à Oradour-sur-Glane, 99 otages hommes entre 16 et 60 ans sont pendus en représailles aux actes de sabotage des résistants qui se soulèvent galvanisés par l’annonce du débarquement en Normandie.
Dans les jours qui suivent, 149 hommes sont déportés vers le camp de concentration de Dachau en Allemagne où 101 personnes perdront la vie. Le nombre des victimes civiles massacrées s’élève à 213 pour la ville de Tulle ce jour-là.
Oradour-sur-Glane, un village paisible anéanti en quelques heures
Le 10 juin 1944, la colonne arrive à Oradour-sur-Glane, village paisible loin des bruits de guerre. En 1936, la commune d’Oradour compte 1574 habitants dont 330 qui habitent le village même. Ce chiffre augmente dès 1939 avec l’arrivée des Espagnols qui fuient la dictature du général Franco. Ensuite, la même année, viennent des Alsaciens déplacés pour les préserver des combats à l’Est de la France. Ils sont mal accueillis par les villageois et retournent chez eux rapidement. Puis, d’autres réfugiés arrivent ensuite, des Juifs, des Lorrains et d’autres de diverses régions de France.
A Oradour, ce 10 juin, c’est calme. Les habitants ne voient pas souvent des Allemands bien que les troupes allemandes aient envahi la zone libre en France depuis le 11 novembre 1942. Le samedi c’est le jour du marché. A Oradour-sur-Glane, on trouve des cafés, des hôtels, des commerçants, des artisans. Il y a trois écoles et aussi un tramway qui mène à Limoges et dont on peut encore voir les infrastructures dans le village martyr.
En début d’après-midi vers 14 heures, plusieurs centaines de soldats allemands encerclent le bourg et rassemblent la population sous prétexte de contrôler les identités. Ensuite, ils répartissent les hommes en 6 groupes dans des granges. Les femmes et les enfants sont emmenés dans l’église. Des mitraillettes sont installées à l’entrée des granges et de l’église et le carnage commence. En quelques minutes, les villageois sont abattus à la mitraillette. Les tirs sont particulièrement bas pour les empêcher de s’échapper. Les soldats ensuite donnent quelques coups de grâce aux personnes qu’ils voient encore bouger. De la paille et des fagots sont balancés sur des corps morts ou encore en vie, comme ce qu’à vécu Robert Hébras (ci-dessous sur la photo entouré des présidents allemand et français), et ils y mettent le feu. Puis, c’est au tour des femmes et des enfants de subir le même sort dans l’église. D’autres femmes sont précipitées dans un puits mortes ou vivantes, aucune traces de douilles n’ayant été retrouvées à proximité du puits. Ce puits restera leur tombe puisqu’il a été impossible de récupérer les corps.
Six personnes seulement vont survivre à toutes ces exactions commises dans le village.
Vidéo souvenir ⇓
Construction du nouveau village d’Oradour-sur-Glane proche des ruines dès 1944.
Dès juillet 1944, le général De Gaulle décide de reconstruire un nouveau bourg à proximité des ruines. Le plan du village est le même que celui du village martyr. Fin 1944 – L’état s’engage à préserver ce qu’il reste de l’ancien village d’Oradour-sur-Glane.
1953 – 21 soldats jugés
En 1953, 21 soldats sont jugés et condamnés pour leur participation au massacre. Parmi eux, on compte 14 Alsaciens de la région d’Alsace à l’Est de la France, enrôlés de force dans l’armée allemande.
2010 – Six nouveaux suspects identifiés
On pensait que cette histoire était terminée et que les coupables avaient été jugés. Mais en 2010 la justice allemande décide de rouvrir l’enquête grâce à de nouveaux documents provenant de l’ex-RDA – République Démocratique Allemande -. On apprend alors que 5 anciens nazis présumés suspects ont été identifiés. Ils ont tous plus de 85 ans mais il est encore possible de faire un nouveau procès.
Le village martyr aujourd’hui
Depuis ce samedi 10 juin 1944 où 642 civils ont été tués, fusillés et brûlés vifs et le village pillé et incendié rien n’a changé. Les rues et les ruines du village ont été conservées intactes telles qu’elles sont apparues après les incendies et la tuerie.
On y voit encore les restes des commerces, des voitures et des vélos, les rails du tramway. Ces ruines de maisons sans toits sont visitées par 300 000 personnes chaque année mais toujours dans un silence très pesant.
Le village d’Oradour est considéré comme un des hauts lieux de la cruauté nazie. Une tuerie soudaine et atroce qui a surpris tous les habitants et qui reste d’une ampleur inégalée en Europe de l’Ouest à cette période sombre.
Bien sûr, le temps finira bien par détruire ces ruines mais un programme de conservation de quelques ruines essentielles est lancé pour simplement se souvenir. Ces ruines sont classées monuments historiques depuis 1946.
Proche de ces lieux chargés d’une histoire tragique, se trouve le centre de la mémoire créé en 1999 pour fixer cette mémoire afin qu’on n’oublie pas ce qui s’est passé.
Dans les restes de l’église d’Oradour-sur-Glane, Robert Hébras entouré par le président français Hollande (à gauche) et le président allemand Gauck (à droite). Robert Hébras, 88 ans, est un des 3 survivants du massacre. Sa mère et ses soeurs ont péri dans cette église.
4 septembre 2013
Le 4 septembre 2013, pour la première fois, un président allemand s’est rendu sur les lieux de ce massacre. Le président français François Hollande et le président allemand Joachim Gauck, ému, se sont recueillis sur les lieux de ce massacre. Main dans la main, dans l’église où femmes et enfants ont été massacrés ils ont reproduits ainsi le même geste que le président allemand Helmut Kohl et le président français François Mitterrand avaient eu à Verdun en 1984 pour sceller l’amitié franco-allemande.
La période révolutionnaire commence cette année 1789 avec la réunion des États généraux en mai et la prise de la Bastille le 14 juillet pour se terminer en l’an VIII (1799) avec le coup d’état du 18 brumaire (9 novembre 1799) de Napoléon Bonaparte. Les évènements qui vont succéder au 14 juillet 1789 ont ébranlé toute l’Europe et le monde. Une révolution des esprits s’est produite depuis déjà quelques années et c’est un homme nouveau, citoyen, qui va naître de ces évènements.
Après que le tiers-état ait fait l’affront au roi de créer une assemblée nationale en juin 1789, nommée ensuite assemblée constituante, on pourrait croire que la situation s’est apaisée, que le roi Louis XVI a finalement accepté ce bouleversement de la vie politique et que la France se dirige vers une monarchie constitutionnelle comme le modèle anglais de cette époque.
MAIS
C’est oublier un peu vite qu’il souffle un vent de liberté dans les esprits depuis quelques années déjà grâce à des philosophes comme Voltaire, Diderot, Rousseau…(1) et aussi que le peuple a peur d’un complot des aristocrates. Ces nobles sont tellement attachés à leurs privilèges qu’ils pourraient bien rétablir la société de l’ancien régime en s’appuyant sur les troupes armées soit 30 000 soldats qui sont en attente autour de Paris et Versailles.
Pour les 200 ans de la Révolution française, deux très bons films ont été réalisés en 1989 : . la 1ère partie « Les années lumière » réalisé par Robert Enrico . la 2ème partie « Les années terribles » réalisé par Richard T. Heffron (voir YouTube)
Après le renvoi par le roi du très populaire ministre des finances Necker le 11 juillet, les Parisiens révoltés se sont mobilisés. Des affrontements ont lieu avec la cavalerie du Royal Allemand commandée par le Prince de Lembesq le 12 juillet. Bizarrement, les soldats se retirent, sans doute pour éviter un bain de sang, ce que souhaite éviter Louis XVI. Le 13 juillet, les Parisiens incendient des barrières douanières qui taxent toutes les marchandises qui entrent dans Paris.
Pendant ce temps, un Comité permanent est créé à l’hôtel de ville et une milice bourgeoise de 48000 hommes s’organise pour contrer les débordements de la foule en colère. Mais pour créer une milice, il faut des armes et pour le peuple qui a peur il faut des armes aussi !
Pour expliquer cette journée très importante de l’Histoire de France qui est considérée comme le début de la Révolution française, il vaut mieux prendre la suite des évènements heure par heure.
Vers 9 heures du matin à Paris
Environ 50 000 Parisiens se dirigent vers le plus vaste dépôt d’armes de Paris les « Invalides ». Là, sont entreposés entre 20 et 30 000 fusils et 24 canons. Une délégation demande à parler au gouverneur des Invalides pour lui réclamer des armes. Celui-ci explique que c’est impossible et qu’il lui faut un ordre écrit de Versailles.
Mais les invalides qui défendent cet endroit ne semblent pas disposés à se servir des canons pour tirer sur le peuple si l’ordre est donné. De plus, tout près de là au Champ de Mars, les soldats du régiment des gardes françaises, eux non plus ne sont pas prêts à tirer sur le peuple si une intervention est décidée pour mater l’insurrection.
Des fusils et des canons aux Invalides
Voyant les troupes armées qui ne réagissent pas, les émeutiers comprennent que rien ne les arrêtera et pénètrent en masse aux Invalides dans la confusion générale portés par la fureur et l’envie de se protéger avec des armes. Ils découvrent dans ce bâtiment deux kilomètres de souterrains. Ils s’emparent des fusils et des canons et comme ils n’ont pas de munitions ni de poudre, ils se dirigent vers la Bastille où ils sont sûrs d’en trouver. (3)
10 heures
De la poudre et des munitions à la Bastille
La Bastille, c’est un château fort qui domine le faubourd Saint-Antoine, quartier où de graves incidents se sont déjà produits le 28 avril 1789 faisant plus de 200 morts et 300 blessés. Il posséde 8 tours. Pour y accéder, on doit d’abord entrer dans une première cour « La cour de passage ». Après deux petits ponts-levis, on arrive dans une deuxième cour « la cour du gouvernement » puis il faut encore franchir deux ponts-levis parallèles avant d’accéder à l’intérieur de la Bastille.
La prison d’état de la Bastille est un monument que les Parisiens détestent depuis longtemps et qui représente le symbole du pouvoir absolu puisqu’un grand nombre de Parisiens pensent que cette prison est remplie de prisonniers détenus arbitrairement. Mais il ne sont pas venu détruire le monument, ils sont juste venus chercher de la poudre et des munitions.
Cette Bastille est gardée par 82 vétérans et est gouvernée par le marquis Bernard René Jordan de Launay, 49 ans, qui va montrer au grand jour son inaptitude à donner des ordres cohérents et son manque de sang-froid au cours de cette journée mémorable . En plus des vétérans, le gouverneur, constatant l’agitation des Parisiens depuis quelques jours, a demandé le renfort de 33 gardes suisses.
10 h 30
Pendant que les Parisiens armés de fusils sans munitions quittent les Invalides pour rejoindre la Bastille, le Comité de l’Hôtel de Ville décide d’envoyer une délégation de 3 hommes à la Bastille pour demander qu’on retire les canons du sommet des tours pour ne pas provoquer des Parisiens surchauffés.
De Launay n’a pas l’intention de donner les munitions et la poudre mais il accepte sans mal de retirer les canons du haut des tours et propose même à la délégation de partager son repas avec lui. . Dehors, la foule s’énerve, c’est beaucoup trop long. Que se passe-t-il à l’intérieur ? La délégation a-t-elle été retenue prisonnière, ou bien leur fait-on du tort, ou bien même sont-ils en train de pactiser avec l’ennemi ?
11 h 30
À l’Hôtel de Ville, on s’inquiète. Une deuxième délégation est envoyée au moment où la première délégation sort de la forteresse couverte d’injures et retenue par les émeutiers. A nouveau, les délégués parlementent avec le gouverneur. Ils demandent que les canons soient descendus des tours et surtout qu’on ne fasse pas la guerre à la « nation ». Ils proposent aussi une garde bourgeoise pour aider à défendre le fort.
Les Parisiens, à l’extérieur, qui n’étaient venus que pour prendre les munitions et la poudre accumulent la haine à force d’attendre et beaucoup sont prêts à s’emparer de la Bastille.
13 h 00
La deuxième délégation à rejoint l’Hôtel de ville. Le Comité permanent décide de rédiger une proclamation assurant au peuple que le gouverneur ne fera aucun usage de ses armes MAIS SOUDAIN un coup de canon retentit, il est 13h30.
Que s’est-il passé ? Une méprise qui aggrave la situation
La foule est tellement dense devant la Bastille que beaucoup ne savent rien des pourparlers entre l’Hôtel de Ville et le gouverneur De Launay. Excédés d’attendre, certains sont montés sur le toit d’une maison séparant les deux cours d’accès à la forteresse et sont parvenus à abattre le premier pont-levis. Les émeutiers s’engagent alors dans la Cour du gouvernement et arrivent au pied de la Bastille. L’arrière de la foule, n’ayant pas vu que ce sont deux des leurs qui ouvrent le passage, est persuadée que le gouverneur veut faire pénétrer les assiégeants dans la dernière cour avant la prison pour les mitrailler.
Vraisemblablement, c’est en haut des tours que l’ordre a été donné de tirer sur la foule. Les tirs du haut de la Bastille sont peu nourris, les invalides et les gardes suisses font surtout des tirs de dissuasion et agitent leur chapeau pour faire comprendre aux émeutiers de reculer.
14 h 00 Une troisième délégation de l’Hôtel de Ville arrive mais les combats l’empêche de parvenir au pied de la forteresse. Les émeutiers ont envoyé des charettes en feu contre le logement du gouverneur ce qui cause des désagréments aux assaillants aveuglés par la fumée et écrasés par la chaleur du feu et celle de cette après-midi d’été.
15 h 00
Pour garder le contrôle des évènements et un ascendant sur le peuple, le Comité de l’Hôtel de Ville envoie une quatrième délégation qui arrive à la Bastille munie d’un drapeau blanc. Les pourparlers sont confus et des coups de feu atteignent la nouvelle délégation. Le peuple s’échauffe encore plus !
Côté Bastille, le gouverneur De Launay, incapable de prendre des décisions cohérentes, ne sait pas quoi faire et panique. Faut-il défendre sérieusement le fort ou se rendre ? Il choisit la pire des solutions, la solution intermédiaire. Il se retranche dans sa forteresse et ne se défend pas assez durement pour décourager les assaillants.
Comédie musicale : 1789 – Les Amants de la Bastille
15 h 30 Un fait nouveau. Une soixantaine de soldats des gardes françaises arrivent avec 5 canons pris aux Invalides le matin suivi d’une colonne de citoyens armés et encadrés. Fini le désordre et les initiatives personnelles. On retire les charrette en feu et on installe les canons. Les Parisiens sont plus déterminés que jamais maintenant à détruire la Bastille. Les canons des assiégeants commencent à tirer.
AUCUNE AIDE NE VIENT DE L’EXTÉRIEUR POUR AIDER LE GOUVERNEUR DE LAUNAY AFFOLÉ, AUCUNE CONSIGNE DU ROI. Complètement perdu, ne sachant que faire, De Launay s’agite et décide de faire sauter tout. Son entourage le maîtrise pour ne pas qu’il en arrive à cette extrémité.
16 h 30 A l’intérieur de la Bastille, on capitule. On souhaite arrêter la résistance et on cherche quelque chose qui pourrait ressembler à un drapeau blanc. Finalement, une serviette est agitée au son du tambour pendant près d’un quart d’heure en haut des tours. La foule a fini par voir le signal d’arrêt des combats. Le calme revient.
Par une petite ouverture dans le pont-levis de la forteresse, on demande à ce que la garnison sorte avec les honneurs de la guerre. Les assaillants refusent. Tous crient : « Abaissez les ponts ! ».
Puis un message du gouverneur est passé par l’ouverture. Pour récupérer le message sans abaisser le pont-levis, une grande planche est installée qui franchit le fossé. Un premier révolutionnaire tombe grièvement blessé. Un autre arrive à saisir le message : « Nous avons 20 milliers de poudre, nous ferons sauter le fort, la garnison et les environs si vous n’acceptez pas la capitulation ».
La foule refuse et crie « Abaissez les ponts ».
17 h 00 Puis, surprise, le petit pont-levis s’abaisse. Quatre invalides ont décidé d’ouvrir les portes. Le grand pont-levis est lui aussi abaissé et c’est une ruée indescriptible d’hommes remplis de haine qui s’engoufrent dans la forteresse et qui la pillent et la saccagent. Fureur et confusion font que certains des assiégeants se font tirer dessus par d’autres assiégeants qui les ont pris pour des membres de la garnison.
On s’empare de De Launay et de son second et on les conduit à l’Hôtel de Ville protégés par quelques insurgés et soldats de la Garde française qui veulent éviter le lynchage. Hélas, De Launay n’a pas le temps de monter les marches de l’Hôtel de Ville. La foule s’empare du gouverneur et le met à mort à coups de pieds, de baïonnette, de pistolet. Puis un garçon cuisinier tranche la tête du cadavre avec son canif. D’autres exécutions sommaires se passent dans les rues autour.
À l’Hôtel de Ville, Flesselles, le prévôt de marchands (4) est accusé de ne pas avoir soutenu le peuple pendant le siège et doit aller s’expliquer au Palais Royal. Flesselles n’a pas le temps de s’y rendre. Il est abattu sur les marches de l’Hôtel de Ville en sortant.
Et les prisonniers de la Bastille ?
Les révolutionnaires doivent défoncer les portes des cellules car, dans leur enthousiasme, des émeutiers sont partis avec toutes les clés de la prison de la Bastille pour les brandir avec fierté dans les rues de la capitale. Une fois les portes de cellules abattues, c’est la consternation. Ils pensaient que la prison regorgeait de prisonniers. Il n’y a en fait que sept détenus : deux fous, quatre faussaires et un criminel. Dans la confusion les faussaires et le criminiel s’échappent et il ne reste que les deux fous que la foule va quand même porter en triomphe. Puis, rapidement, ils vont être réenfermés à un autre endroit le lendemain.
Les deux têtes de Flesselles et Delaunay sur des pics sont promenées toute la nuit dans les rues de Paris.
Des hommes ivres de fatigue et d’alcool après une nuit et une journée de tension extrême et d’efforts intenses s’effondrent et meurent d’épuisement. Les invalides miraculés ont trouvé refuge dans une caserne de gardes françaises.
L’attaque de la Bastille a fait 98 morts.
ET A VERSAILLES QUE SE PASSE-T-IL LE 14 JUILLET 1789 ?
« Rien » c’est ce qui est écrit dans le journal de Louis XVI à la date du 14 juillet 1789, journal qu’il remplit tous les jours – une ligne par jour et une page par mois – mais avec un mois de retard, se fiant à ses notes quotidiennes. C’est-à-dire que ce « Rien » inscrit dans ce cahier a été écrit en août 1789 à partir de ses notes du mois de juillet. Ce 14 juillet donc, le roi n’est pas allé chassé et il n’a pas eu de réception ou de cérémonies « Rien ! »
La Reine, elle, est à son château du Petit Trianon tout proche de Versailles mais suffisamment éloigné de la cour pour mener une vie simple et champêtre loin des fastes de Versailles.
La distance entre Paris et Versailles fait que le roi Louis XVI n’est averti que le 15 juillet au matin de la prise de la Bastille. C’est le duc de la Rochefoucauld-Liancourt qui vient dans la chambre du roi annoncer la nouvelle. Ces quelques phrases sont restées célèbres.
Le duc – Sire ? Le roi – Qu’y a-t-il ? Le duc – Les Parisiens ont pris la Bastille. Le roi – C’est une révolte ? Le duc – Non Sire, c’est une révolution !
(1) Le siècle des Lumière (2) Voir mon autre article sur les évènements des 11, 12 et 13 juillet 1789 (3) Les poudres et munitions étaient stockées à l’Arsenal jusqu’au 12 juillet, jour où il a été décidé de transporter tout vers la Bastille endroit mieux protégé dans le cas d’une insurrection populaire. (4) « Prévôt des marchands » : Le terme prévôt vient du latin præpositus, préposé. Au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, le prévôt est un agent du seigneur ou du roi chargé de rendre la justice et d’administrer le domaine qui lui est confié.
Extrait du film (1ère partie « Les années lumière ») sur la Révolution française réalisé par Robert Enrico en 1989 pour le bicentenaire (200 ans) de la révolution.
Un exemple de cahier de doléances de l’ordre du Tiers-état de l’île de Corse le 18 mai 1789
Ci-dessus, enregistrement des plaintes des Français sur des cahiers de doléances pour les États généraux de mai 1789. Ces cahiers ont presque tous été conservés et ils constituent un réservoir de connaissances très précieux pour les historiens de l’Ancien régime.
Dans le demi-siècle qui a précédé la révolution, le pouvoir d’achat a fortement diminué en France. Entre 1735 et 1789, on estime que les prix ont augmenté de 50% contre 20% pour les salaires et les prix des céréales ont augmenté beaucoup plus que les prix d’autres marchandises.
En 1785, une grande épidémie a ravagé la moitié du bétail du royaume.
En 1789, cela fait deux ans que les conditions climatiques ne sont pas bonnes : inondations, grêle, sécheresse. Les récoltes sont catastrophiques. Le prix du pain augmente de 50%.
L’hiver 1788-1789 est très froid et les gens ont faim.
Mais la fin du XVIIIe siècle voit aussi apparaître une classe bourgeoise de plus en plus riche grâce aux diverses activités de commerce. C’est elle qui va jouer un rôle majeur lors de la révolution. Elle veut accéder aux plus hauts postes généralement réservés à la haute noblesse.
La société française est particulièrement injuste. Le Clergé (les religieux) et la Noblesse sont deux ordres privilégiés qui ne paient pas ou presque pas d’impôts. C’est le reste de la population (le Tiers État) qui est asphyxié d’impôts.
Le peuple aime son roi mais souhaite limiter ses pouvoirs. Il croule sous les impôts qu’il doit payer au roi Louis XVI, au Clergé et à la Noblesse. Il réclame la fin des privilèges, des injustices et des inégalités.
La famille royale et la noblesse de cour sont extrêmement dépensiers. Ils organisent des fêtes somptueuses, des spectacles, des parties de chasse. La reine dépense des sommes d’argent considérables en jeux, toilettes et bijoux. 258 000 livres en 1785 par exemple. C’est la grande vie. Certains nobles reçoivent de belles pensions du roi comme, par exemple, madame de Polignac avec 500 000 livres par an, ce qui représente 1000 fois le salaire d’un ouvrier. Cela coûte cher au peuple français. Des milliers de mendiants, vagabonds pillent les campagnes ou rejoignent les villes. Souvent des journaliers agricoles, mal payés à la journée sans aucun bien leur appartenant et donc dans une situation très précaire. Les paysans s’arment pour se protéger.
La cour royale s’amuse et pourtant les caisses de l’état sont vides.
C’est la faillite due à plusieurs raisons dont deux majeures : → le soutien de la France dans la guerre d’indépendance américaine de l’ordre de plus d’un milliard de livres depuis 1778 ;
→ les énormes dépenses de la famille royales et de la noblesse de cour.
La noblesse et le haut clergé ne souhaitent abandonner aucun de leurs privilèges. Malgré toutes les tentatives des ministres réformateurs auparavant comme Turgot ou Malesherbes ou bien Necker et le roi Louis XVI n’est pas à la hauteur de la situation ni des attentes de son peuple.
En 1789, le pays est en péril, il faut trouver de l’argent.
5 mai 1789 Début de l’assemblée des États Généraux à Versailles. Le Clergé, la Noblesse, le Tiers État. La dernière assemblée s’est tenue 175 ans auparavant en 1614.
En juillet 1788, Louis XVI, sur le conseil de son ministre Necker, convoque les États généraux pour le 5 mai 1789 soit deux mois avant le début de la révolution. Le roi rechigne à réunir les représentants des trois ordres, Clergé, Noblesse, Tiers-État. Il estime qu’il n’a pas de compte à rendre à ses sujets. Il faut rappeler que les rois de France avait un pouvoir de droit divin, que leur pouvoir venait directement de Dieu sans consultation du peuple et qu’il n’avait de compte à rendre à personne sauf à Dieu.
1139 députés venant de toute la France sont réunis à Versailles en présence du roi Louis XVI (16) et de la reine Marie-Antoinette -qui s'ennuie et ça se remarque - dans la salle des Menus-Plaisirs.
Dans les siècles passés, ces assemblées exceptionnelles étaient convoquées grâce au bon vouloir du roi lorsqu’il avait besoin de lever des fonds, d’augmenter ou de créer de nouveaux impôts pour financer les guerres principalement.
La réunion se déroule à l’hôtel des Menus Plaisirs à Versailles. Le premier jour de ces États Généraux, au fond sur la tribune royale, on distingue le roi avec son manteau d’apparat aux fleurs de lys, ses deux frères, la reine qui s’ennuie et tout le monde le remarque, et les princes du sang.
1139 députés représentant toutes les régions de France sont présents. À droite la Noblesse (270), à gauche le Clergé (291), en face la grande tribune du Tiers-État (578) qui a collecté des milliers de cahiers de doléances rassemblant des témoignages de fidélité au roi mais aussi beaucoup de plaintes et de revendications.
Cette réunion est un échec et restera la dernière réunion de l’Ancien Régime.
Au printemps 1789, la dette de l’état est très élevée et les créanciers ne veulent ou ne peuvent plus prêter d’argent. Le déficit de la France s’élève à 56 millions de livres comme l’explique le ministre des finances Necker dans son discours lors de l’ouverture des États Généraux, à la suite du discours d’ouverture du roi.
Jean-Sylvain Bailly Président de la première Assemblée nationale
MAIS, les représentants du Tiers-État, eux, sont venus réclamer du changement, des réformes. C’est ce que demande le peuple dans ses cahiers de doléances (plaintes) qui veut plus de justice et d’égalité surtout devant l’impôt comme la taille – impôt très lourd payé uniquement par le tiers état – ; la dîme – impôt qui consiste à prélever une partie des récoltes pour le clergé – ; le champart, impôt qui consiste à prélever une partie des récoltes pour le seigneur propriétaire des terres.
Les discours du roi et de son ministre Necker qui souhaitent accroître les impôts déçoivent les députés du Tiers-État. Aucune des questions qui agitent l’opinion n’est abordée lors de cette ouverture d’assemblée exceptionnelle. Avant toute chose, le Tiers-État souhaite un vote par tête et non par ordre car, dans ce dernier cas, le Clergé plus la Noblesse, dont les intérêts sont communs, bénéficient de deux votes contre un seul pour le Tiers-État comme lors des États Généraux de 1614.
En décembre 1788, préparant les États Généraux de mai 1789 et persistant à réclamer le vote par tête, le Tiers obtient, grâce au ministre des finances Necker, non pas le vote par tête mais le nombre de leurs représentants doublés aux prochains États Généraux de 1789.
Cela ne change rien au système de vote par ordre qui perdure malgré l’insistance du Tiers qui demande des délibérations en commun avec la Noblesse et le Clergé et non des délibérations séparées. Autrement dit, aucune chance pour les représentants du Tiers de faire accepter les réformes tant attendues.
De plus, le dauphin Louis-Joseph, fils aîné de Louis XVI et de Marie-Antoinette meurt le 4 juin 1789 à l’âge de 7 ans. Comme tous les membres de la famille royale, il avait assisté au premier jour de l’assemblée des États Généraux depuis un balcon, allongé dans un fauteuil. Les évènements politiques et la mort de son fils contribuent à faire de Louis XVI un homme brisé. Il faut croire que le peuple a la tête ailleurs car la nouvelle de la mort du dauphin passe presque inaperçue. Mauvais signe.
Pendant plus d’un mois, la situation aux États Généraux reste bloquée.
17 juin 1789 – Le Tiers-État proclame l’Assemblée nationale Le Tiers-État refuse de se constituer en ordre séparé selon l’ancien système, une voix par ordre. Il souhaite une voix par député et que les deux autres ordres Clergé et Noblesse se joignent à lui. Face à leur réticence à s’unir à eux, excepté quelques membres du Clergé, le Tiers-État considérant qu’il représente plus de 96% des Français proclame l’Assemblée nationale le 17 juin 1789.
20 juin 1789 – Le serment du Jeu de Paume, acte fondateur de la démocratie française
Le roi rejette le vote par tête et cette nouvelle assemblée. Il fait fermer la salle des Menus Plaisirs à Versailles où se réunissent les États Généraux. Le Tiers-État se réfugie alors dans une salle de jeu de paume (ancêtre du tennis). Jean-Sylvain Bailly prend la parole et déclare : « faisons le serment de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront jusqu’à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides. Tous les représentants prêtent serment sauf un. Ce moment important est ce qu’on appelle « le serment du Jeu de Paume». C’est la fin de l’Ancien Régime.
Le 22 juin 1789, 149 représentants du Clergé rejoignent l’Assemblée nationale. La Noblesse refuse de s’associer sauf deux membres.
Le 23 juin 1789, Louis XVI réunit les trois ordres pour casser les décisions de l’Assemblée nationale. Necker n’y assiste pas marquant sa désapprobation. Le roi expose ses volontés et déclare : « nulles, illégales, inconstitutionnelles » les décisions du Tiers constitué en Assemblée nationale. Il ordonne le maintien des trois ordres et veut qu’ils restent distincts.
A la fin de la séance, il ordonne aux trois ordres d’évacuer la salle : « Je vous ordonne messieurs de vous séparer tout de suite et de vous rendre demain matin dans les chambres affectées à votre ordre pour y reprendre vos séances. Le roi se retire, puis les représentants du Clergé et de la Noblesse s’en vont docilement. Seul, le Tiers va rester pendant près d’une heure, assis, défiant le pouvoir royal.
Le marquis Dreux Brézé, maître de cérémonie, vient alors leur demander de s’en aller : « Vous avez entendu messieurs l’ordre du roi ! ». Bailly, le président de la nouvelle Assemblée nationale, se tournant vers les représentants du Tiers : « Il me semble que la nation assemblée ne peut recevoir d’ordre ». Et Mirabeau ajoute : « Allez dire à ceux qui vous envoie que la force des baïonnettes ne peut rien contre la volonté de la nation ». Cette célèbre réplique de Mirabeau, retranscrite de différentes façons au cours des siècles, est devenue pour tous les Français « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes ».
Le marquis Dreux-Brézé informe le roi de l’évènement. Réponse du roi : « Eh bien foutre ! Qu’ils restent ! »
Le 25 juin, 47 représentants de la noblesse rejoignent l’assemblée. Deux mutineries surviennent dans deux compagnies de gardes françaises à Paris.
Le 26 juin, le roi fait appeler autour de Paris trois régiments d’infanterie et trois régiments de cavalerie stationnés dans l’est de la France.
Le 27 juin, Louis XVI, la mort dans l’âme, demande aux deux ordres, son fidèle clergé et sa fidèle noblesse, de s’unir à l’assemblée pour y gérer sa marche.
Le 30 juin, le peuple de Paris délivrent les soldats des gardes françaises détenus pour insubordination à l’abbaye de Saint-Germain-des-Près.
Le 1er juillet, le roi appelle à Paris le régiment suisse en garnison à Metz.
1er-5 juillet, violentes émeutes à Lyon.
3 juillet, Monseigneur Lefranc de Pompignan, ancien député du clergé, est élu président de l’Assemblée nationale à la place de Bailly.
6 juillet L’Assemblée nationale élit un Comité de la constitution de 30 membres. Premier travail : préciser les lois de la Nation et du roi puisqu’à ce moment de l’histoire les Français semblent s’orienter vers une monarchie constitutionnelle.
9 juillet L’assemblée demande le retrait des troupes concentrées autour de Versailles et de Paris. Mirabeau réclame la création d’une milice bourgeoise pour assurer l’ordre car la population commence à s’agiter.
Déjà un grand nombre de troupes nous environnait, il en est arrivé davantage. Il en arrive chaque jour. Elles accourent de toutes parts. 35 000 hommes sont déjà répartis entre Paris et Versailles. On en attend encore 20 000. Des trains d’artillerie les suivent. Des points sont désignés pour des batteries. On s’assure de toutes les communications. On intercepte tous les passages. Nos chemins, nos ponts, nos promenades sont changés en postes militaires. (…) les préparatifs de la guerre, en un mot, frappent tous les yeux et remplissent d’indignation tous les coeurs.
(…)Sa Majesté sera suppliée d’ordonner que, dans les deux villes de Paris et de Versailles, il soit incessamment levé des gardes bourgeoises qui, sous les ordres du roi, suffiraient pleinement à remplir ce but.
Le roi refuse de retirer ses troupes.
L’Assemblée nationale prend le nom d’Assemblée constituante. C’est elle qui, dorénavant, aura à charge d’organiser la vie politique du royaume. Cette assemblée a été créée à l’origine pour donner une constitution à la France et mettre en place une nouvelle société. De 1792 à 1795, elle prend le nom de Convention. La première constitution sera adoptée le 3 septembre 1791.
11 juillet Une émeute importante se produit à Rouen à cause de la famine. Le roi renvoie Necker, ministre des finances jugé trop libéral et responsable du désordre. ERREUR ! C’est le baron de Breteuil, proche du frère du roi le comte d’Artois et de la reine Marie-Antoinette qui le remplace.
Tout le monde comprend que la voie de l’affrontement a été choisie et pourtant Louis XVI ne souhaite pas que le sang du peuple français coule.
12 juillet La nouvelle du renvoi de Necker se propage à Paris. C’est la panique financière. Paris est en état d’émeute. Le peuple a peur. Des soldats entourent Paris et Versailles. Camille Desmoulins appelle à prendre les armes.
À midi, le bruit se répand que monsieur Necker est renvoyé, qu’il est parti. La consternation fut générale et l’on ferma les spectacles. Le palais royal se remplit de monde entre quatre et cinq heures après-midi. On y accourait de toutes parts. Deux bustes en cire, ceux de Necker et du duc d’Orléans, que l’on venait de prendre chez Curtus, y furent promenés et le peuple, à la vue de ces espèces de fantômes, se livrait à des conjectures extravagantes. Un jeune homme (Camille→Desmoulins) monté sur une table y cria « Aux armes », tira l’épée, montra un pistolet et une cocarde verte. La foule qui l’écoutait, le regardait, passait à son exemple d’un silence profond à d’horribles clameurs. On s’anime, on s’excite et les feuilles des arbres arrachées en un instant servirent de cocardes à plusieurs milliers d’hommes. Ce fut une véritable explosion et dont le bruit dura pendant trois jours.
Il y a de nombreuses manifestations dans les rues de Paris et aux Tuileries. Soudain, un régiment de cavalerie du Royal allemand commandé par le prince de Lambesq , un proche de la reine, charge les manifestants. Ce n’est pas une charge aussi offensive que dans une guerre mais les gens sont blessés, frappés. Alors, en colère, les Parisiens prennent ce qu’ils ont sous la main, batons, pierres et font face aux soldats. INCROYABLE ! Les forces de l’ordre se retirent. Peut-être est-ce parce que Louis XVI ne veut pas la guerre civile. Mais à partir de cet instant tout devient possible.
13 juillet Incendie de 40 barrières douanières sur 54. Les Parisiens haïssaient ce mur qui ceinturait Paris et obligeait les commerçants à payer une taxe d’entrée dans la capitale pour leurs marchandises, charbon, vin, viande, blé.
Devant de tels débordements populaires, la bourgeoisie parisienne se réunit à l’Hôtel de Ville. Elle crée le Comité permanent de l’Hôtel de Ville et ce Comité décide la création d’une milice bourgeoise composée de 48 000 hommes armés pour rétablir l’ordre dans la capitale. C’est le peuple qui doit garder le peuple.
ET LE 14 JUILLET C’EST LA RÉVOLUTION QUI COMMENCE !
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