
Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson sont les inventeurs de la première caméra, le kinétographe, du premier film en 35 mm perforé et du kinétoscope en 1891 qui pouvait projeter des films mais à une seule personne à la fois.
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En 1895, les frères Lumière inventent le cinématographe. Pour la première fois grâce au Cinématographe Lumière, un film devient visible par toute une assemblée.
Le cinéma est enfin né !
Généralement, on considère que la naissance du cinéma s’est faite à la première projection publique donnée par les frères Lumière dans la salle de l’Eden de La Ciotat, une petite ville balnéaire sur la côte méditérranéenne, puis quelques mois après à Paris en 1895 (séance payante) (1). L’expérience a eu un tel retentissement en Europe et au-delà qu’on en oublierait presque tous les autres chercheurs inventeurs qui permirent d’en arriver là !

Au XIXe siècle, l’Europe rivalise avec l’Amérique pour arriver à donner l’illusion du mouvement à des images grâce à diverses inventions comme le thaumatrope de l’Anglais John Hershel en 1825, le phénakistiscope du Belge Joseph Plateau et celui de l’Autrichien Stampfer en 1832, le zootrope de l’Anglais William George Horner ainsi que celui de l’Autrichien Stampfer, le zoopraxiscope de l’Américain Eadweard Muybridge en 1880, les chronophotographies du Français Étienne Jules Marey en 1882 (qui ont inspiré Thomas Edison), le praxinoscope en 1876 et le théâtre optique du Français Émile Reynaud en 1892 (les premiers dessins animés).
Bien sûr, il ne faut surtout pas oublier ceux qui ont été les premiers à faire un film en 35 mm de large avec perforation. Il s’agit de deux Américains (photos ci-dessus), le génial inventeur Thomas Edison et son assistant William Kennedy Laurie Dickson. En 1889, ils inventent le kinétographe, la toute première caméra, et le kinétoscope en 1891 pour projeter l’oeuvre photographique en donnant l’illusion du mouvement. Mais une seule personne peut profiter de la projection qui ne se fait pas encore sur écran avec un public. Malgré tout, l’invention fait merveille sur les foires aux États-Unis et l’appareil crée l’évènement à chaque fois même si après avoir glissé une pièce dans la fente du kinétoscope en bois il faut se tenir debout légèrement penché, les yeux collés à l’appareil.
L’nstitut Lumière précise : « Ce sont bien les Lumière qui ont inventé le Cinématographe, dernier maillon achevé d’une longue chaîne de découvertes dont Louis Lumière s’est toujours senti redevable ».
Il ne faudrait surtout pas oublier le Français Louis Leprince, considéré comme le père du cinéma depuis 1930, qui réalise avant Thomas Edison et son assistant quelques petits films en Angleterre dans la propriété de ses beaux-parents.
Ce ne sont donc pas Edison et Dickson avec leur « Dickson greeting » qui ont réalisé le premier film mais Louis Leprince qui a tourné le tout premier petit film connu à ce jour, sept ans avant les frères Lumière et avant Thomas Edison et William K. Dickson. Il dure moins de 3 secondes ! Ci-dessus « Le jardin de Roundhay » en 1888 . Malheureusement, Louis Leprince n’a pas eu l’opportunité de voir le mouvement sur ce film n’ayant pas eu de procédé pour le visionner. Ce n’est qu’en 1930 que le Science Museum de Londres rend la vie à ce film en utilisant une pellicule de cinéma en 35mm. Pour la petite histoire, assez triste il est vrai, Louis Leprince a disparu mystérieusement le 16 septembre 1890. Il a pris le train à Dijon pour Paris et n’est jamais arrivé à destination.

SITE INTERNET DE L’INSTITUT LUMIÈRE À LYON

La ville de Lyon est considérée comme le berceau du cinéma. Les deux frères Lumière, Louis et Auguste, sont les inventeurs et aussi les premiers producteurs et exploitants du cinématographe. Avec leur père photographe, ils font d’abord des recherches sur la photographie (notamment photographie couleur). Louis met au point un procédé de photos instantané qui va apporter la fortune à la famille. Pour commercialiser ce procédé, leur père achète un grand terrain dans le quartier Monplaisir à Lyon. En 1894, C’est lui qui va pousser ses fils à s’intéresser aux différentes inventions qui visent à créer des images animées.

L’appareil des frères Lumière possède de nombreuses qualités. Contrairement au kinétoscope d’Edison qui nécessite de l’électricité, le cinématographe fonctionne avec une manivelle ce qui permet de filmer en extérieur. De plus, son poids d’environ 5 kg le rend très maniable. Il peut servir aussi bien à développer les films qu’à les projeter sur un écran blanc pour un large public.
← Le cinématographe des frères Lumière
S’inspirant du kinétoscope de Thomas Edison, qui le premier a réussi à créer des images animées mais diffusées à une seule personne à la fois, Louis fait breveter le « cinématographe » (en s’associant avec son frère) le 13 février 1895. Le « cinématographe » peut servir à la fois au tournage d’un film et à sa projection pour un public. Progressivement, le mot « cinématographe » va se transformer en « cinéma » de même qu’apparaît le mot « kino » en référence au kinétoscope (en Allemagne par exemple) ou « movies » pour « moving pictures ».
Le 12 mars 1895, Louis Lumière fait une conférence pendant laquelle il présente en exclusivité son premier film (breveté) « la sortie des usines Lumière » à Lyon. Puis viennent une quinzaine de films qu’il va présenter à différents endroits.
Sortie des usines Lumière à Lyon
Le public, lui, voit ces films pour la toute première fois à l’Eden Théâtre de la petite ville balnéaire de La Ciotat le 21 septembre 1895, puis le 28 décembre 1895 dans le Salon Indien du Grand Café à PARIS (4 boulevard des Capucines – 9e arrondissement). La séance est payante, 1 franc pour une dizaine de bandes d’environ une minute chacune :
– La sortie de l’usine Lumière à Lyon (en 1895)
– La voltige
– La pêche aux poissons rouges (version restaurée ici !)
– Le débarquement du congrès de photographie à Lyon
– Les forgerons (version restaurée ici !)
– Le jardinier arroseur arrosé
– Le repas de bébé
– Le saut à la couverture
– La place des Cordeliers à Lyon
– Baignade en mer
Pour cette première représentation au Grand Café, il n’y a que 33 spectateurs pour une salle de 120 personnes. Ces spectateurs restent méfiants au début pensant voir une simple projection de lanterne magique. Puis, c’est l’enthousiasme. Et au bout d’une semaine d’exploitation, une file d’attente de 300 mètres se forme. C’est le succès ! Cette nouveauté va attirer 2500 spectateurs par jour dans le Salon indien du Grand Café !
En une année, les frères Lumière vont tourner plus de 50 films au grand plaisir des spectateurs parisiens.
En cinq ans, il vont récolter 3 millions de francs (énorme pour l’époque) en faisant payer les entrées des spectateurs. Le succès est fulgurant ! En 1896, une autre salle de cinéma va s’ouvrir boulevard St-Denis à Paris.
La famille Lumière avait une maison à La Ciotat dans le sud de la France. Il paraît – mais cela est contesté maintenant- que le public fut très impressionné par l’arrivée de la locomotive sur l’écran.
Arrivée du train à La Ciotat (1896)
Le petit film sur « le jardinier » qui est mieux connu sous le nom de « L’arroseur arrosé » est le premier film « comique » du cinéma !
L’arroseur arrosé (1895)
Le monde entier s’intéresse à cette invention mais Louis Lumière n’est pas pressé de l’exploiter. Avec son frère, il crée une école d’opérateurs chargés de prendre des films plus « exotiques » un peu partout dans le monde avec de nouvelles vues pour plaire au public . Malgré tout ce succès Louis Lumière déclare à un de ses opérateurs : « LE CINÉMA EST UNE INVENTION SANS AVENIR ! » . Son frère ajoute : » Notre invention peut être exploitée pour un certain temps comme une curiosité scientifique, mais en dehors de cela, elle n’a aucun futur commercial, quel qu’il soit ».
Les opérateurs tournent alors plus de 500 films en 2 ans et découvrent par hasard les effets spéciaux. Lors de la projection d’un film « Démolition d’un mur », la bobine a été mise à l’envers et le mur au lieu de tomber…se reconstitue… c’est alors que l’on va découvrir la possibilité de faire des effets spéciaux. Le 1er « travelling » a été fait à Venise sur une gondole. En 1896, c’est le Français Georges Méliès qui s’essaie aux tournages de films. Il est reconnu comme un des pionniers des trucages cinématographiques. En 17 ans, il réalise 600 petits films de 1 à 40 minutes.
En 1946, Louis donne à la cinémathèque française plus de 1800 vues. Il meurt en 1948 et Auguste en 1956.
(1) C’est un hôtel/restaurant 5 étoiles à présent qui se situe sur le lieu de la première projection des frères Lumière. Tous les ans, le prix Scribe est remis à la meilleure innovation dans les domaines du cinéma, de la vidéo, des arts numériques…
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