Le principe du braille est d’utiliser le sens du toucher pour écrire et lire grâce à des points en relief.
Louis Braille est né en 1809 dans une petite ville de Seine-et-Marne non loin de Paris. À l’âge de 3 ans, voulant faire comme son père bourrelier(1), Louis se saisit d’une serpette et c’est l’accident. Il perd un oeil et malheureusement quelque temps après le deuxième oeil dû à une infection.
En 1819, à l’âge de 10 ans, Louis est admis à l’Institution Royale des Jeunes Aveugles à Paris créée par Vincent Haüy où il apprend à lire grâce à des caractères en relief. C’est un élève brillant qui sait aussi jouer du violoncelle et surtout du piano.
Jusqu’au 18e siècle, les aveugles tout comme les exclus qui n’étaient pas favorisés étaient condamnés à mendier ou à se débrouiller pour survivre.
Valentin Haüy était un précurseur et un pédagogue, un des premiers à s’intéresser au sort des aveugles et malvoyants et à leur permettre d’aller dans une école pour apprendre à lire et pour accéder à la culture générale. Il créée l’Institut national pour les jeunes aveugles à Paris en 1785 . Sa méthode d’apprentissage proposée aux élèves est astucieuse. Elle consiste à agrandir les lettres et de les imprimer en relief sur un papier très épais. Un roman était composé de plusieurs volumes pesant jusqu’à 30 kg. Les jeunes sortant de l’école n’avaient plus la possibilité de lire ou s’informer car cette méthode était incommode.
Puis à l’âge de 12 ans, c’est le déclic qui va changer la vie de Louis Braille et celle des autres aveugles et malvoyants plus tard. Charles Barbier (Nicolas Marie Charles Barbier de la Serre), en 1921, propose au directeur de l’Institution Royale des Jeunes Aveugles (l’institution est redevenue nationale ensuite) un système d' »écriture nocturne » ou « sonographie » basé sur des sons et sur des points saillants (points en reliefs) compréhensibles au toucher.
Louis Braille comprend alors l’intérêt d’un tel système de points saillants et va, pendant 5 ans (de 1825 à 1829), essayer de modifier et d’améliorer l’invention du code Barbier. En effet, celui-ci ne tient pas compte de l’orthographe, de la grammaire et de la ponctuation. De plus, ce système ignore les chiffres.
À 20 ans, il met au point la méthode qui portera son nom quelques années plus tard, le braille. Mais avant d’être reconnu, il lui faut affronter la jalousie de ses collègues et aussi la résistance des éditeurs qui gagnent leur vie en publiant des livres pour les non-voyants.
Ce n’est que quelques années avant sa mort en 1852, grâce à la presse et l’opinion publique que sa méthode est reconnue et va servir aux aveugles du monde entier pour accéder aux savoirs. Il ne faut pas oublier non plus qu’avant d’être reconnu comme un inventeur génial, et certain de l’utilité de son système pour les aveugles et malvoyants, il applique sa méthode aux mathématiques et créée même un code de notation musicale !
Maurice de la Sizeranne fondateur de l’association Valentin Haüy (site ci-dessous), créateur de plusieurs magazines « Le Louis Braille » « La Revue Braille »… et aussi concepteur d’une méthode abrégée à partir du braille.
L’association Valentin Haüydispose de plus de 120 implantations locales sur l’ensemble du territoire national français.
En 2001, l’Union Mondiale des Aveugles a été décidé que le 4 janvier – jour de naissance de Louis Braille- serait déclaré « Journée mondiale du braille »
Pendant de nombreux siècles, la civilisation égyptienne est restée une énigme pour tout le monde. On connaissait les civilisations grecque et romaine grâce à de nombreuses ruines et aux textes retrouvés mais l’Égypte antique restait un grand mystère. On ignorait ce que les archives de pierre avaient à nous dire. On admirait les pyramides et les temples mais, sans décryptage des hiéroglyphes, il était impossible de saisir l’âme de cette civilisation lointaine.
L’expédition d’Égypte sous les ordres de Bonaparte Léon Cogniet (1798)
LA CAMPAGNE D’ÉGYPTE ET LA « COMMISSION DES SCIENCES ET DES ARTS »
En 1798, l’Angleterre est alors le principal ennemi de la France. Le Directoire (1) menant les affaires de la France décide d’atteindre l’Angleterre dans ses intérêts économiques en confiant l’expédition d’Égypte à Napoléon Bonaparte qui vient de s’illustrer en Italie et dont la popularité est grandissante. L’idée est de s’emparer de l’Égypte et plus encore de l’Orient. En outre, éloigner ce général ambitieux à forte autorité n’est finalement pas une mauvaise chose.
Il est extrêmement rare dans l’histoire de trouver une expédition qui soit à la fois militaire, scientifique et artistique. C’est ce qui s’est passé lors de cette campagne d’Égypte qui s’est soldée finalement par un échec militaire mais surtout par une réussite sur le plan scientifique puisque plus de 170 savants et artistes (historiens, ingénieurs, botanistes, dessinateurs, mathématiciens…) ont établi des relevés des principaux trésors archéologiques des anciens pharaons.
LA DÉCOUVERTE DE LA PIERRE DE ROSETTE.
En juillet 1799, à environ 60 kilomètres d’Alexandrie dans le Delta du Nil, à Rachid (renommé Rosette) exactement, un soldat français découvre un gros bloc de roche noire avec des inscriptions dessus lors de travaux de renforcement d’un vieux fort turc. Il s’agit d’une pierre de 1,12 m de hauteur, de 76 cm de large et de 28 cm d’épaisseur pour un poids de 760 kilos.
En y regardant de plus près, le lieutenant Bouchard remarque trois textes distincts gravés sur cette pierre. On découvrira un peu plus tard qu’il s’agit de trois versions d’un même texte. Il s’agit d’un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 avant J.C. Ce décret est écrit en 2 langues, égyptien ancien et grec ancien, et 3 écritures, égyptienne avec des hiéroglyphes, égyptienne démotique et alphabet grec.
Sur cette pierre dont les côtés sont abîmés, on peut voir 14 lignes en hiéroglyphes que plus personne ne sait lire depuis 14 siècles. En effet, la dernière écriture hiéroglyphique réalisée par un prêtre égyptien remonte exactement au 24 août 394 sur le temple de Philae. Suivent ensuite 32 lignes en écriture démotique c’est-à-dire en égyptien courant ancien non sacré issue de la simplification des hiéroglyphes et le reste en grec ancien que l’on sait lire depuis longtemps.
LE JOURNAL DE PROPAGANDE DE NAPOLÉON « LE COURRIER D’ÉGYPTE » ANNONCE LA BONNE NOUVELLE AUX SOLDATS ET AUX SCIENTIFIQUES.
Pendant cette conquête, Napoléon Bonaparte ordonne la rédaction de petits journaux comme « Le courrier d’Égypte » ou « Le courrier de l’Égypte »(2) pour tenir informés les troupes et les scientifiques de l’actualité des batailles, des découvertes et autres faits intéressants et positifs pour le soutien moral. Les mauvaises nouvelles étant bien évidemment écartées ! Des nouvelles de France leur arrivent aussi afin de « conserver les liens affectifs des militaires et des membres de la mission scientifique avec la France ». La découverte de la pierre de Rosette semble être une découverte majeure et on en discute parmi les membres de l’expédition scientifique.
Deux jours après la découverte de la pierre de Rosette, le général Bonaparte repart pour Paris en laissant les Anglais invaincus. Le Major Général anglais Turner s’empare alors de la fameuse pierre cachée sur un navire français prête à rejoindre la France et s’empresse de l’envoyer au British Museum à Londres. Mais les Français, pas si bêtes, en ont fait des copies pour eux-mêmes bien sûr et pour divers savants européens !
↓↓ Voir le diaporama sur la jolie petite ville médiévale de Figeac où est né Jean-François Champollion – Clic ↓↓
« LE COURRIER D’EGYPTE » TOMBE DANS LES MAINS DE JEAN-FRANÇOIS CHAMPOLLION À GRENOBLE.
Pendant que l’armée française bataille et s’extasie devant les pyramides au pays des pharaons, Jean-François Champollion poursuit son éducation à Grenoble auprès de son frère de douze ans son aîné. Il a quitté la petite ville de Figeac où il est né en 1790 pour rejoindre celui qui se définira plus tard comme « son père, son maître et son élève ».
Les deux frères Champollion, Jacques-Joseph et Jean-François
Car Jacques Joseph, va avoir une influence importante sur son petit frère. C’est un savant érudit, archéologue, intéressé par l’Égypte lui aussi. Jean-François, de santé fragile, a un caractère difficile et a du mal à se concentrer mais c’est un surdoué. Il a appris à lire tout seul à l’âge de 5 ans en apprenant par coeur les prières de la messe et en comparant avec ce qui était écrit dans le missel (3). C’est un passionné de lecture. Son grand frère et plusieurs autres précepteurs lui apprennent d’abord le grec et le latin comme il est de coutume à cette époque. Mais ces deux langues ne le passionnent pas. Plus tard, il découvre avec passion le syrien, l’araméen et le copte. Connaissances qui vont lui être très utiles pour le déchiffrement des hiéroglyphes.
C’est donc à neuf ans qu’il apprend dans le journal du 2 fructidor an VII (19 août 1799) que : « il a été trouvé une pierre d’un très beau granit noir. […] Une seule face bien polie offre trois inscriptions distinctes, avec des caractères hiéroglyphiques, syriaques et grecs. […] Cette pierre offre un grand intérêt pour l’étude des caractères hiéroglyphiques, peut-être même en donnera-t-elle enfin la clef ». Vous l’aurez deviné, il s’agit de la célèbre pierre de Rosette, grâce à laquelle Champollion parviendra, 23 ans plus tard, à déchiffrer les hiéroglyphes.
Dès l’âge de 15 ans, Champollion écrit : « JE VEUX CONSACRER MA VIE À LA CONNAISSANCE DE L’ANTIQUE ÉGYPTE ».
Champollion apprend donc les langues orientales, l’arabe, le copte, l’araméen, l’hébreu et d’autres langues comme le chinois, l’éthiopien. Il se passionne pour l’Orient tout comme son grand frère. En parallèle, il devient professeur d’histoire.
Le déchiffrement des hiéroglyphes est une des grandes énigmes qui lance un énorme défi aux linguistes et aux philologues (4) du monde entier. Champollion et son frère ne sont pas les seuls à s’y intéresser.
Du XVIe au XVIIIe siècle, un « best seller » redécouvert dans une version grecque et titré « Hiéroglyphica » va passionner de nombreux savants. Il s’agit à l’origine d’un livre sur les hiéroglyphes écrit par Horapollon, un Égyptien d’origine grecque au VIe siècle. Les explications allégoriques (5) d’Horapollon influencèrent beaucoup les penseurs de la Renaissance et même bien au-delà jusqu’au XVIIIe siècle. Mais pour Champollion, Horapollon n’est « qu’un guide propre à égarer ceux qui se confient à lui ».
D’autres savants au cours des siècles font évoluer quelque peu le décryptage des hiéroglyphes mais sans grand succès.
Le savant et moine bénédictin Bernard de Montfaucon (1655-1741) avait eu cette prémonition que le déchiffrement des hiéroglyphes ne se ferait qu’à condition que l’on dispose « d’inscriptions d’ancien égyptien répétées ensuite en grec».
LES PREMIÈRES TENTATIVES SÉRIEUSES DE DÉCRYPTAGE DES HIÉROGLYPHES DE LA PIERRE DE ROSETTE.
Silvestre de Sacy (1758-1838), dont Jean-François Champollion sera l’élève dès 1807, est le plus prestigieux orientaliste de l’époque et est l’un des premiers à étudier la pierre de Rosette. Il établit, dès 1803, une transcription précise de l’inscription en grec ancien au bas de la pierre. Puis il essaie de traduire le deuxième texte écrit en égyptien démotique (populaire). Il parvient à isoler des phonèmes (6), à repérer quelques noms propres mais il ne va pas bien loin. Il finit par abandonner ses recherches en souhaitant bonne chance aux autres savants. Il suggère à Thomas Young de faire un rapprochement entre l’écriture des noms propres en grec ancien et les hiéroglyphes contenus dans les cartouches.
Johan David Akerblad (1763-1819), archéologue diplomate et orientaliste suédois, est aussi l’élève de Silvestre de Sacy des mains duquel il reçoit une copie des textes de la pierre de Rosette. Dès 1802, il étudie le texte en grec ancien et le compare au texte en démotique. Il en déduit un petit alphabet de 16 lettres qui va lui permettre de déchiffrer une soixantaine de mots, pas plus. Il se heurte à des signes qu’il faut interpréter autrement qu’avec cet alphabet.
Silvestre de Sacy et Johan David Akerblad on commis l’erreur de penser que le texte en égyptien démotique était de type alphabétique seulement. Ils n’ont donc pas pu continuer leurs recherches !
THOMAS YOUNG ET JEAN-FRANÇOIS CHAMPOLLION S’ATTAQUENT AUX HIÉROGLYPHES. ILS VONT DEVENIR RIVAUX.
Thomas Young (1773-1829), physicien, médecin et égyptologue anglais obtient également de Silvestre de Sacy une copie des textes de la pierre de Rosette. Il ne connaît pas le copte et peu les textes anciens mais il étudie ces écritures avec la rigueur d’un mathématicien. Il prend contact avec Akerblad, continue les recherches de celui-ci et les améliore. Il apporte des éléments nouveaux dans le décryptage des hiéroglyphes :
– Il comprend que les signes dans les cartouches ne représentent plus des idées mais des sons et qu’il s’agit de noms propres. (tout comme Jean-Jacques Barthélémy en avait eu l’intuition en 1761 ou comme Joseph de Guignes en 1766 ou encore Jörge Zoega en 1797). Le premier, il réussit à décomposer en lettres les groupes de signes des cartouches en donnant une valeur phonétique aux hiéroglyphes composant, sur la pierre de Rosette, le nom de Ptolémée et quelques autres noms propres.
– Il comprend aussi qu’il y a un rapport entre certains caractères hiéroglyphiques et certains caractères de l’écriture démotique. Athanasius Kircher, jésuite allemand, graphologue et orientaliste avait aussi eu cette intuition au XVIIe siècle. (L’écriture en égyptien ancien populaire – démotique – n’est en fait qu’une écriture simplifiée de l’écriture sacrée des anciens Égyptiens) ;
– Il produit un alphabet démotique où il y a du vrai et du faux et qui va l’induire en erreur. Il ne sera pas applicable aux textes sauf pour les noms propres découverts ;
– Il pense aussi que certains signes sont superflus.
Thomas Young n’était pas aussi pointu sur l’écriture copte et les textes anciens que Jean-François Champollion et ses efforts n’aboutiront pas à la pleine connaissance des hiéroglyphes. Mais il est certain qu’il a fait avancer cette science des hiéroglyphes qui était un mystère depuis des siècles. C’est Champollion qui va mettre la touche finale à ces recherches.
« JE TIENS L’AFFAIRE ! »
Bien qu’ayant travaillé quelquefois ensemble vers 1820, Thomas Young et Jean-François Champollion, aux personnalités très différentes vont devenir rivaux.
Jean-François Champollion est un surdoué qui a étudié de nombreuses langues dont le copte qu’il maîtrise. Fort de toutes les recherches des autres savants et de ses propres connaissances, il s’obstine, cherche, écrit, étudie pendant des années. Il écrit : « L’ÉGYPTE EST TOUT POUR MOI, JE SUIS TOUT POUR ELLE ».
LE 14 SEPTEMBRE 1822, CHAMPOLLION VA VOIR SON FRÈRE ET S’ÉCRIT : « JE TIENS L’AFFAIRE ! » C’est la révélation ! Tant de ténacité et de travail ont fini par payer. Puis il tombe dans un coma de plusieurs jours. Il était de santé fragile, asthmatique depuis l’âge de deux ans.
Quelques jours plus tard, il écrit une lettre à Monsieur Dacier, secrétaire perpétuel de l’Académie royale des inscriptions et Belles- Lettres, où il fixe l’alphabet des hiéroglyphiques phonétiques.
En 1822, on sait déchiffrer les hiéroglyphes mais les subtilités de la langue gardent encore un peu de mystère.
En 1823, Champollion publie ↑ « Le Panthéon égyptien » qui va rencontrer un franc succès. Livre dans lequel il décrit les personnages mythologiques de l’ancienne Égypte.
En 1824, Champollion écrit ↑ un « Précis du système hiéroglyphique » où il dit des hiéroglyphes que « c’est un système complexe, d’une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique dans un même texte, une même phrase, je dirais jusque dans le même mot ».
Une rivalité va naître entre l’Anglais Young et le Français Champollion. Young revendique une part du succès pour les avancées scientifiques qu’il a apportées. L’Angleterre et la France étant déjà rivales, la querelle va s’étendre aux deux pays, chacun revendiquant la paternité de cette découverte qui va enfin faire connaître cette grande civilisation égyptienne au monde entier.
UNE CIVILISATION ENTIÈRE S’OUVRE À LA CONNAISSANCE.
En 1826, Jean-François Champollion est nommé directeur de la section égyptienne du musée Charles X au Louvre. Il est chargé d’étudier et de classer les collections rapportées par les scientifiques de l’expédition d’Égypte.
Champollion en tenue égyptienne . Pastel de G. Angelleli (1828)
Mais Champollion ne rêve que de l’Égypte et enfin l’occasion va lui être donnée d’aller voir de plus près les monuments pharaoniques et leurs inscriptions dans le cadre d’une mission franco-italienne.
Enthousiaste, il écrit : « L’imagination qui, en Europe, s’élance bien au-dessus de nos portiques, s’arrête et tombe impuissante au pied des 140 colonnes de la salle hypostyle de Karnak ».
Il revient en France en 1829, un an et demi plus tard, avec des malles remplies de notes, de traductions de textes, de récits historiques…
L’Égyptologie est née.
Il meurt en 1832 à 41 ans. Son frère publie après sa mort les trois livres rédigés par Champollion le jeune :
(1) Voir l’explication du Directoire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Directoire
(2) Il s’agit d’un petit journal de 4 pages qui paraît au début tous les 5 jours puis tous les 10 jours après le départ de Bonaparte.
(3) Un missel est un livre de prières utilisé lors de messes. (religion catholique)
(4) La linguistique s’intéresse à l’étude du langage. La philologie est l’étude d’un langage à partir de documents écrits.
(5) Une allégorie c’est l’expression d’une idée par une image, un tableau, un dessin.
(6) Un phonème est un son articulé. Il est différent de la lettre. Dans le mot rideau, par exemple, il y a 4 phonème « r i d o ». Dans le mot « rue » il y en a 2 « r » et « u ».
Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson sont les inventeurs de la première caméra, le kinétographe, du premier film en 35 mm perforé et du kinétoscope en 1891 qui pouvait projeter des films mais à une seule personne à la fois.
← Edison et Dickson
Le kinétoscope →
En 1895, les frères Lumière inventent le cinématographe.Pour la première fois grâce au Cinématographe Lumière, un film devient visible par toute une assemblée. Le cinéma est enfin né !
Généralement, on considère que la naissance du cinéma s’est faite à la première projection publique donnée par les frères Lumière dans la salle de l’Eden de La Ciotat, une petite ville balnéaire sur la côte méditérranéenne, puis quelques mois après à Paris en 1895 (séance payante) (1). L’expérience a eu un tel retentissement en Europe et au-delà qu’on en oublierait presque tous les autres chercheurs inventeurs qui permirent d’en arriver là !
ENVOL LUNDI 5 AVRIL 2010 À 6h10 J.L. Etienne, le grand départ
« Par cette aventure audacieuse, digne des romans de Jules Verne, je souhaite attirer l’attention du monde sur la régression de la banquise et ses conséquences sur la vie des peuples autochtones, la biodiversité arctique et le chaos climatique à l’échelle planétaire qu’engendrerait sa disparition. La banquise est le meilleur indice de performance des mesures que l’humanité doit engager contre le réchauffement climatique ».
Jean-Louis Etienne, 63 ans, est un médecin-aventurier, médecin-explorateur qui a déjà réalisé de nombreux périples de l’extrême. L’Arctique n’est pas un territoire nouveau pour lui puisqu’il considère qu’avec ce périple en ballon il achèvera sa « Trilogie de l’Arctique » commencée en :
– mars/avril 1986 – Expédition pôle Nord – « Objectif : parvenir au pôle Nord géographique seul, à ski avec un traîneau et quelques points de ravitaillement pour les vivres et habits secs » – http://www.jeanlouisetienne.com/banquise/v1/home.html
– avril/juillet 2002 – Mission Banquise – « Déposé au pôle Nord en avril 2002, la banquise me conduira vers le nord-est du Groenland. La vitesse de déplacement dépendra des conditions de vents et de l’état de la glace : elle peut varier entre 5 et 20 km par jour. Après 3 mois de navigation au gré des courants de dérive, je serai récupéré par un brise-glace qui viendra à ma rencontre au début du mois de juillet 2002 ». http://www.jeanlouisetienne.com/banquise/
« GENERALI ARCTIC OBSERVER » – AVENTURE DE L’EXTRÊME JAMAIS RÉALISÉE ET EXPÉRIENCE SCIENTIFIQUE
Ce 5 avril 2010, il tente la traversée en solitaire de la banquise à bord d’un ballon ou plutôt de sa « rozière ». Cette « rozière » est un ballon qui a été inventé par Pilâtre de Rozier avec lequel il a d’ailleurs perdu la vie. C’est ce même modèle de ballon qui a permis à Bertrand Piccard et Brian Jones de réaliser leur tour du monde à bord du » « Breitling Orbiter ». Il est gonflé à l’hélium (2000 m³) et à air chaud. Il fait 15° à l’intérieur de sa nacelle et il dispose d’un peu moins de 3m² d’espace.
Jean-Louis Etienne s’est élevé à 6h10 de l’île norvégienne du Spitzberg, à Longyearbyen au milieu de l’océan Arctique. Hier 5 avril vers 22h30, il avait déjà parcouru 300 km en ligne droite.
Il doit survoler la banquise sur 1300 km pour arriver au Pôle Nord puis 2200 km pour rejoindre d’Alaska en l’espace d’environ une semaine. Tout dépendra des caprices des vents et de la capacité de Jean-Louis Etienne à capter les bons vents qui ne sont pas nombreux. Deux autres hommes très expérimentés – Christophe Houver et Luc Trullemans (Belge) – se trouvent au QG (Quartier Général) dans la banlieue parisienne à Saint-Denis et tentent d’assister à distance Jean-Louis Etienne dans sa nacelle suspendue au-dessus d’un « paradis blanc », à une moyenne de 300 m au-dessus du sol.
Ce sont les vents qui décideront de l’endroit de son atterrissage en Alaska.
Le Pôle Nord est une zone mal connue des scientifiques, c’est pourquoi les mesures qui vont être faites par Jean-Louis Etienne vont permettre de juger de l’état de ce pôle touché fortement par le réchauffement climatique : mesures du champ magnétique terrestre, des particules en suspension, de l’ozone troposphérique, et surtout le taux de CO² atmosphérique.
1ère traversée en solitaire du Pôle Nord en ballon réussie – Atterrissage en Sibérie Samedi 10 avril à 7h40 heure française
Jean-Louis Etienne, 63 ans, est le premier à avoir réussi cette traversée en survolant le Pôle Nord en ballon, au terme d’un vol de 5 jours et 1h30 depuis son départ dans l’archipel norvégien du Spitzberg soit 121 heures et 30 minutes. A qui le tour ?
Le ballon s’est posé à 280 kilomètres au nord de la ville russe de Batagaï, après avoir couvert 3.130 kilomètres.
Extrait pris sur le site TV France 2 Le médecin-explorateur français, arrivé en bonne santé, a connu quelques difficultés pendant sa traversée. Parti lundi de Longyearbyen à 06h10 heure française, il a rencontré une tempête de neige mercredi près du pôle Nord. Le lendemain, il a dû faire face à des problèmes d’énergie, ses panneaux solaires n’ayant pu recharger les batteries pendant la tempête. Après deux journées au ralenti, avec une moyenne de 10 km/h, Jean-Louis Etienne a dû voler à très basse altitude, entre 100 et 300 mètres au-dessus de la banquise. S’il avait volé plus haut, les vents d’altitude l’auraient éloigné de son objectif.
Pendant son périple, il devait se livrer à des mesures scientifiques de CO2, du champ magnétique, des particules en suspension et de l’ozone troposphérique. Tout au long de son vol, il était assisté au sol par une équipe technique et scientifique où figurait son routeur,
Alors que la température extérieure tournait autour de moins 30°C, il faisait 15°C à l’intérieur de la nacelle non pressurisée, grâce à un chauffage au propane.
Après son atterrissage, Jean-Louis Etienne doit attendre son équipe technique, retenue pour des raisons administratives à Yakutsk, à 600 kilomètres de Batagaï. Dans un premier temps, il devra dégonfler seul son ballon, dont l’enveloppe pèse 350 kilos.
Cet aventurier des pôles a complété avec ce nouvel exploit ses traversées de l’Arctique à pied et en bateau. En 1986, ce médecin tarnais était entré dans l’Histoire en devenant le premier homme à atteindre le pôle Nord géographique en solitaire, harnaché à son traîneau. Il avait mis 63 jours dans le chaos de glace et de neige de la banquise arctique.
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