Le 20 juin 1936 le Front Populaire (coalition de partis politiques de gauche avec à sa tête Léon Blum) généralise les congés payés en France.
Depuis le 9 novembre 1853 sous Napoléon III, seuls les fonctionnaires bénéficiaient de 15 jours de congés payés. En 1936, ce sont tous les salariés qui vont pouvoir se détendre aussi une fois par an pendant leurs deux semaines de vacances. En 2016, les salariés ont 5 semaines de congés pour une année travaillée ou 2,5 jours ouvrés par mois de travail effectif. Pour en savoir plus cliquez ici !.
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1936 – PREMIERS CONGÉS PAYÉS POUR TOUS
Vidéo infos chaîne TV France 2 du 3 mai 2016
Une petite valise pour tout bagage. Des trains bondés. Des kilomètres parcourus et au bout du voyage baignades à volonté. Le 20 juin 1936, le Front Populaire accorde deux semaines de vacances aux salariés.
Été 1936, les nouveaux vacanciers partent avec leur vélo, le moyen de transport le plus répandu. Dans les gares, les bicyclettes s’entassent. Une image impressionnante qui ne doit pas faire illusion. 10 millions d’ouvriers bénéficient de deux semaines de congés payés. Combien sont-ils à se rendre dans les gares, comme ici la gare de Lyon pour partir en vacances ? À peine 600 000. Beaucoup ont pu s’offrir le voyage seulement grâce aux billets à tarif réduit créés par le gouvernement.
Éric Lafon, spécialiste de l’histoire ouvrière, remet les pendules à l’heure.
– La grande majorité des ouvriers n’a pas assez d’argent pour prendre un billet de train ou une chambre d’hôtel voire de louer ne serait-ce qu’une petite maison.
– Qu’est-ce que ça représente pour le salaire d’un ouvrier de partir en vacances ?
– Un mois, deux mois de salaires.
– C’est beaucoup !
– C’est énorme pour l’époque.
Les touristes de 1936 ont un équipement rudimentaire. Une toile de tente, un petit réchaud pour faire la cuisine et c’est à peu près tout.
Quelles sont les destinations les plus prisées cet été-là ?
Tous ceux qui bénéficient de deux semaines de congés payés n’ont pas forcément les moyens de voyager très loin. Souvent, ils vont à 40 ou 50 kilomètres de leur domicile comme ici à la plage de Lys Chantilly au bord de l’Oise. Dans les endroits comme celui-ci, la clientèle chic des années 30 est contrainte de faire de la place aux touristes moins fortunés. Ce haut lieu des congés payés était abandonné depuis 25 ans. Un passionné l’a racheté pour le faire revivre.
Guillermo Spivak : « Il y avait jusqu’à 6000 personnes. Il y avait Jean Gabin qui venait visiter, Fernandel ».
Épreuves de ski nautique, concours de maillots de bain…en 1936, pour la première fois, riches et moins riches partagent le même terrain de jeux.
1936, deux semaines de congés et en 1956, le gouvernement accorde 3 semaines aux salariés.
Nous sommes ici au bord de l’ancienne route nationale 7. À la fin des années 1950, un ménage sur trois possède une voiture. Des millions de véhicules vont prendre cet itinéraire pour se rendre en vacances dans le sud. C’est le symbole des congés payés.
Pendant les trente glorieuses, avec l’augmentation du niveau de vie, les Français vont pleinement profiter des congés payés.
« Heureux celui qui sait s’arrêter au bord de la route des vacances pour écouter le grand concert des cigales ».
7 à 8 millions de personnes partent en vacances à la fin des années 1950. C’est le double dans les années 1970. Les congés payés ont aussi transformé le paysage. Dans le port de Saint-Raphaël, les petits bateaux de pêche ont disparu au profit des yachts. Sur le front de mer, l’hôtel « Les Algues » a été remplacé par une belle barre d’immeubles.
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