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Muriel Robin « la lettre »

Un sketch « La lettre » sur la chanson de

Jacques Brel « Ne me quitte pas » ci-dessous

Texte de la vidéo Muriel Robin "la lettre" ↓

On vient de me remettre une lettre, je crois que c’est mon fiancé. Je vous demande deux petites minutes, pour être fixée. Je vérifie quand même. « Ma chérie » c’est moi ! Je vais lire alors deux secondes. Je vais me mettre là c’est pas plus mal. Allez, alors « Ma chérie, je t’écris d’Amsterdam où je me sens si seul sans toi. Je ne sais pas vivre sans toi. Je t’en supplie ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s’oublier ». Je veux bien mais y a des trucs que j’ai bien en travers (1).

« Qui s’enfuit déjà » Quoi qui s’enfuit déjà ? Je ne comprends pas ce que ça veut dire. Excusez-moi, je suis un peu troublée, je ne m’attendais pas à une lettre comme (ça)…je reprends, alors, « Il faut oublier, tout peu s’oublier, qui s’enfuit déjà » Pour moi, ça ne veut rien dire ! Ah d’accord !  Il faut oublier, tout peut s’oublier…Qui s’enfuit déjà ? Qui s’enfuit déjà, on saura pas…

« Oublier le temps des malentendus et du temps perdu à savoir comment. Oublier ces heures qui tuaient parfois à coup de pourquoi le coeur du bonheur ». Des heures, des après-midis, des week-ends entiers hein ! Ah oui ! le jour, la nuit. Lui ça ne le dérangeait pas de me réveiller à quatre heures du matin pour savoir si je l’aimais ! Moi, à quatre heures du matin, je n’aime personne, je dors ! …ne me quitte pas, ne me quitte pas, ne me quitte pas, ne me quitte pas…ça m’rappelle une chanson, moi, ça. Je sais Serge Lama « Je suis malade ». (2)

C’est ça, c’est toujours ces garçons qui vous font du chantage affectif en fin de compte, et c’est quand on s’en va qu’ils se rendent compte… « Moi, je t’offrirai des perles » J’en veux pas de tes perles. Il pense que c’est avec des cadeaux qu’il va rattraper le coup (arranger les choses). Je sais très bien pourquoi il me fait ça. Parce qu’une fois déjà, on s’était disputé et il m’a eu comme ça avec une grenouille. Oui, parce que je fais la collection de grenouilles. Oh, la semaine dernière j’étais dans les Pyrénées (massif montagneux). J’en ai trouvé une sur un petit marché, elle est ..J’sais pas …elle est comme ça, elle est en faïence…d’accord, ça n’a rien à voir.

« De pluie » C’est pas clair son truc hein ? « Moi, je t’offrirai des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas ». Très fort, toujours plus malin que les autres ! Ah non, ça c’est terrible. « Je creuserai la terre jusqu’après ma mort pour couvrir ton corps d’or et de lumière ». Faut quand même que je vous dise une chose importante : il se droguait déjà avant notre rencontre.

« Je ferai un domaine » Quand je lis ça, ça me fait un petit …. parce qu’il voulait faire plein de choses et j’aimais bien ça. Seulement, en lisant ça, j’ai une image très précise. Un jour il a déboulé (il est arrivé rapidement) dans la chambre en me disant : « Si j’avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit »…je le connais, il y aurait mis tout son coeur (allusion à l’adaptation française de « If I had a hammer » par Claude François – « Si j’avais un marteau »). Il voulait faire une ferme, une grange avec une histoire de barrière. Et on allait mettre du monde là-dedans : son père, sa mère, ses frères et ses soeurs. Le bonheur. Ça pour les projets, y avait du monde hein…Je dis ça parce que je l’attends encore mon domaine…

Alors, « je ferais un domaine où l’amour sera roi, où l’amour sera loi, où tu seras…je lis pas ce qu’il a mis là..où l’amour sera loi, où l’amour sera loi, où tu seras… ruine ? ça doit pas être ça, on va dire que c’est pas ça, ça va me contrarier ! (le vrai mot est « reine »). « Ne me quitte pas, ne me quitte pas….c’est pas que je les compte hein…il y en a quand même dix depuis le début, je pense que c’est l’idée maîtresse de la lettre.

« Je t’inventerai des mots insensés que tu comprendras » ben c’est très gentil… »je te parlerai de ces amants-là qui ont vu deux fois leurs coeurs s’embraser » Je vois pas du tout pourquoi il me mets ça mais enfin…Ah si ! c’est des amis à nous Madeleine et Emile. Ils étaient ensemble, ils ont cassé, ils ne se sont plus vus et le jour où ils se sont revus….c’est reparti ! belote et rebelote (termes belote et rebelote utilisés quand on joue aux cartes à la « belote) enfin « deux fois leur coeur s’embraser ». C’est joli d’ailleurs comme histoire. Emile, je le vois peu, mais Madeleine, on est carrément…on est…on est amies. D’ailleurs, hier, je l’ai attendu Madeleine (allusion à la chanson « Madeleine » de Jacques Brel). Oui, parce que, on devait aller au cinéma. Elle aime bien ça Madeleine…alors la prochaine fois, je lui apporterai des(en rapport avec la chanson de Brel).

« Je te raconterai l’histoire de ce roi, mort de n’avoir pas pu te rencontrer » eh ben, c’est pas ma faute ! « Le roi mort de n’avoir pas pu te rencontrer »…en même temps c’est très joli, c’est très joliment…je le vois bien, mais je ne vais pas encore marché à ça parce que….ah ! je suis embêtée, vous savez !

« On a vu souvent rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux. Il est, paraît-il, des terres brûlées donnant plus de blé qu’un meilleur avril ». Comment je dois le prendre ça, à votre avis ? Il a l’air de dire que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. (expression française populaire). Donc le vieux pot c’est moi, franchement, je sais pas vraiment c’que je dois faire. Il a quand même le chic pour m’en servir une juste avant la fin (il est doué pour dire quelque chose de méchant juste avant la fin de la lettre). J’vais pas m’énerver pour ça.

« Et quand vient le soir, pour qu’un ciel flamboie.. » tu sais ce qu’il te dis le vieux pot ? …excusez-moi, ça m’a échappé, ça m’a un petit peu contrariée. Bon, alors ! « et quand vient le soir » donc, pour que…n’empêche que le vieux pot …il était bien content que…bon ça va…laisse tomber. « Et quand vient le soir, pour qu’un ciel flamboie, le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas ? » « Ne me quitte, ne me quitte pas »…t’avais qu’à y penser avant ! Voilà ! « Je ne vais plus pleurer » hum, ça m’étonnerait ça ! Je ne vais plus prendre, je ne vais plus vendre ER c’est bon !(c’est une petite astuce pour savoir si le verbe est à l’infinitif ou pas –  https://french-francais-rag.com/er-ou-e-a-la-fin-dun-verbe/).

« Je ne vais plus pleurer. Je ne vais plus parler. Je me cacherai là, à te regarder danser et sourire, et à t’écouter chanter et puis rire » moi, j’pense que….j’vois qu’ça…ça me fait beaucoup de peine, mais j’vois qu’ça. (je ne vois que ça comme explication). « Laisse moi devenir l’ombre de ton ombre » bien sûr… »l’ombre de ta main » oui, on va faire comme ça, y a pas de raison non plus… »l’ombre de ton chien » en plus, ça va faire plaisir à tout le monde ça.

« Ne me quitte pas… »alors si, justement, je te quitte, je te quitte….c’est pas un garçon comme ça qu’il me faut. Ah, non c’est trop compliqué. Je ne sais même pas comment ça marche, j’suis pas équipée pour…alors, à côté de ça, je reconnais que c’est très très joliment écrit. Je le sais…je le sais parce que c’est un petit peu comme ça qu’il m’a eu. Ben oui, c’est joli, vous savez les poètes…moi je marche à ça….c’est magique…il y en a un qu’j’aimais beaucoup, oh, j’suis sûre qu’vous le connaissez tous. Il s’appelait Jacques … Prévert (Prévert poète français mais ce n’est pas lui qui a chanté « Ne me quitte pas »).

(1) Avoir quelque chose en travers (de la gorge)  = Des choses qui se sont passées qu’elle n’a pas oubliées et aussi qu’elle n’a pas acceptées.

(2) La chanson de Serge Lama « Je suis malade » existe bien mais là il s’agit de la chanson de Jacques Brel « Ne me quitte pas ».

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