Odette Jouve a fait une apparition à la télévision française en 2009, à l’âge de 87 ans lors de l’émission « La France a un incroyable talent ». Elle a récité un de ses poèmes (Voir l’autre poème « La mamé ») et a ému le jury et la France entière par son talent.
On la retrouve dans cette vidéo disant un autre poème sur l’accent du midi, l’accent de la Provence. Essayez de faire abstraction des bruits de vaisselle que l’on entend derrière elle et appréciez cet accent de la région de Marseille et des environs.
De l’accent, en ai-je moi ? Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ? Et si je vous disais à mon tour, gens du nord que c’est vous qui, pour nous, semblaient l’avoir si fort. Que nous disons de vous du Rhône à la Gironde, ces gens-là, ils n’ont pas le parlé de tout le monde. Et que tout dépendant de la façon de voir, ne pas avoir d’accent pour nous c’est en avoir. Mais non, je blasphème, et je suis là de feindre. Ceux qui n’ont pas d’accent, je ne puis que les plaindre. Emporter de chez soi cet accent familier c’est emporter un peu de terre à ses souliers. C’est un peu, cet accent, invisible bagage, le parlé de chez soi qu’on emporte en voyage. C’est pour le malheureux, à l’exil obligé, le patois qui déteint sur les mots étrangers. Avoir l’accent, enfin, c’est chaque fois qu’on cause, parler de son pays tout en parlant d’autre chose. Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent. Je veux qu’il soit sonore, clair, retentissant et m’en aller tout droit, l’humeur toujours pareille en portant mon accent fièrement sur l’oreille. Mon accent, on devrait l’écouter à genoux. Il nous fait emporter la Provence avec nous. Il fait chanter sa voix dans tous mes bavardages comme chante la mer au fond des coquillages. Ecoutez, en parlant, je place le décor du torride midi dans les brumes du nord. Mon accent porte en soi d’adorables mélanges, d’effluves d’oliviers et des parfums d’orange. Il évoque à la fois le feuillage bleu-gris de nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris et le petit village où les treilles splendides éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides. Cet accent-là, mistral, cigales et tambourins à toutes mes chansons donnent un même refrain. Et quand vous l’entendez chanter dans ma parole, tous les mots que je dis dansent la farandole.
Rocamadour est situé dans le département du Lot (46) en région Occitanie. C’est d’abord un tout petit village de 35 habitants niché au creux d’un rocher et près d’une petite rivière surmonté d’un sanctuaire aux 7 chapelles, une basilique et une crypte et, au-dessus encore, à 120 mètres de hauteur, un château.
C’est un endroit très touristique, l’un des premiers sites touristiques de France avec plus de 1,5 million de visiteurs par an après la Tour Eiffel et le Mont Saint-Michel.
On a découvert des peintures rupestres préhistoriques qui prouvent que les hommes étaient déjà présents sur ce lieu il y a 25000 ans avant J.C.
L’origine de ce lieu sacré remonterait au 1er siècle après Jésus-Christ. C’est à cet endroit, dans une grotte de ce rocher, que se serait installé un ermite nommé Zachée de Jéricho cité dans le Nouveau Testament, dans l’évangile selon Saint-Luc.
Zachée grimpé dans l’arbre
Jésus se rendant à Jérusalem passe par Jéricho. Zachée, chef des collecteurs d’impôts et négociant en objets précieux est très riche et très impopulaire. Il a environ 40 ans et est de petite taille. Aussi, pour parvenir à apercevoir Jésus entouré d’une foule importante, il grimpe dans un sycomore. Jésus, arrivé au pied de l’arbre l’appelle par son nom, lui demande de descendre et lui dit « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. La foule voyant cela est choquée « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur». Zachée, rempli de joie, descend alors de l’arbre et dit « « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. Arrivé dans sa maison, Jésus soigne Véronique, la femme de Zachée, d’une maladie très douloureuse. Zachée se convertit alors à cette nouvelle religion, devient ensuite un disciple de Jésus sous le nom de Matthias et suit avec sa femme la longue montée au calvaire de Jésus jusqu’à sa crucifixion. C’est Véronique qui essuie avec un linge blanc le sang et la sueur sur le visage du Christ pendant cette épreuve.
Plus tard, lors des persécutions contre les Chrétiens , Zachée et Véronique fuient et arrivent en Gaule (ancien nom de la France). Véronique meurt à Soulac et Zachée va s’isoler sous ce rocher de Rocamadour. Une légende médiévale l’associe à Saint-Amadour (« amator » signifiant « celui qui aime »). D’autres ermites ensuite seraient venus s’isoler dans ce lieu et prier la Vierge. Rocamadour était déjà un lieu de recueillement dès les premiers siècles de la chrétienté.L’ actuelle Vierge noire sculptée dans du bois date du XIIe siècle (1)
APRÈS LA DÉCOUVERTE DU CORPS INTACT ASSOCIÉ À SAINT-AMADOUR EN 1166, ROCAMADOUR DEVIENT CÉLÈBRE DANS TOUTE L’EUROPE ET LES PÈLERINS ARRIVENT EN MASSE DÈS LE 12e SIÈCLE.
En 1166, les moines en creusant découvrent par hasard une tombe avec un corps parfaitement conservé. L’absence de décomposition corporelle frappe les esprits, c’est un miracle. On vient donc à Rocamadour pour prier la Vierge noire mais aussi pour vénérer le corps de cet ermite devenu Saint-Amadour. Il sera vénéré pendant 400 ans jusqu’à ce qu’il soit brûlé par les Hugenots (Protestants) pendant les guerres de religion en 1562.
DU XIIe AU XVIe SIÈCLE (1), ROCAMADOUR FAIT PARTIE DES GRANDS PÈLERINAGES DE L’OCCIDENT CHRÉTIEN DÉDIÉS À LA VIERGE MARIE.
Au XIIe siècle (1) , les papes à Rome considèrent Rocamadour comme l’un des quatre plus grands sanctuaires de la Chrétienté avec Rome, Jérusalem et Saint-Jacques de Compostelle.
On y vient pour prier la Vierge noire dans sa chapelle (3) et lui demander une faveur, une aide. Elle a la particularité de rendre fécondes les femmes frappées de stérilité. Notre-Dame de Rocamadour semble avoir été d’un grand secours pour nombre de gens en particulier envers les marins. Et pourtant la mer est bien loin de Rocamadour ! Dans la Chapelle Notre-Dame où se trouve la Vierge noire, on peut voir des maquettes de bateaux suspendues. Celles-ci ont été réalisées par des marins qui, après avoir prié Notre-Dame de Rocamadour à un moment très dur en mer, ont été sauvés.
Jacques Cartier navigateur explorateur français
En 1535, Jacques Cartier, découvreur des terres du Canada, invoque Notre-Dame de Rocamadour lorsque son équipage à bord de « La Grande Hermine » est décimée par le scorbut lors du voyage retour. Il fait le voeu de se rendre en pèlerinage à Rocamadour en cas de guérison. Son souhait ayant été exaucé, il vient à cheval depuis Saint-Malo remercier la Vierge noire.
Dans le sanctuaire on trouve aussi des ex-votos en grands nombre en remerciement des faveurs accordées par Notre-Dame. (voir photos ci-dessous)
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En 1172, est publié le Livre des Miracles qui rassemblent 126 obtenus grâce à Notre-Dame de Rocamadour, miracles ayant été attestés devant notaire par souci d’honnêteté.
Une cloche miraculeuse Au sommet de la voûte de la Chapelle Notre-Dame, on remarque une petite cloche, l’objet le plus ancien du sanctuaire. On raconte que dès le 15e siècle, elle se mettait à sonner lorsque des marins en péril sur la mer invoquaient l’aide de Notre-Dame de Rocamadour et que leur voeu allait être exaucé. En 1612, la cloche miraculeuse aurait sonné pour la dernière fois. C’est un marin breton, Jacques Jas, et son équipage qui furent sauvés d’une violente tempête grâce à l’intercession de la Vierge Noire.
Epée Durandal fichée dans la roche
La légende Cette légende nous ramène au 15 août 778. Roland est le Comte de la Marche de Bretagne. Il est aussi le neveu de l’empereur Charlemagne. L’empereur accompagné de son armée passe les Pyrénées (4) pour aller combattre les Sarrasins en Espagne.
Roland, lui, est à l’arrière-garde avec ses hommes. Au moment où ils passent le col de Roncevaux, ils se font attaquer par les Basques, appelés alors les Vascons. Roland sonne le cor pour alerter l’empereur plus en avant et demander de l’aide. Tous les soldats meurent et Roland n’y échappe pas. Mais il ne veut pas que son épée tombe aux mains de l’ennemi après sa mort. Aussi, avant de mourir, il prend son épée, rassemble ses forces et tente de casser son épée sur le rocher. C’est le rocher qui se brise mais pas l’épée.
Désespéré, il implore l’archange Saint-Michel pour qu’il l’aide à soustraire l’épée à l’ennemi. Il lance alors Durandal, son épée, avec toute la force qu’il lui reste vers la vallée. Celle-ci traverse les airs sur de nombreux kilomètres pour venir se ficher dans le rocher de Rocamadour.
On peut voir cette épée Durandal encore de nos jours plantée dans le roc au dessus de la Chapelle Notre-Dame (voir photo ci-dessus). C’est une légende bien sûr !
Troubadours
Au XIIe siècle, plusieurs siècles après cette attaque dans les Pyrénées, l’histoire de Roland de Roncevaux devient un célèbre poème et une chanson de geste grâce aux troubadours sous le titre « La chanson de Roland«
ROCAMADOUR, UNE ÉTAPE IMPORTANTE SUR LE CHEMIN DE SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE Pour beaucoup Rocamadour n’était qu’une étape très importante sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle au nord-ouest de l’Espagne, autre étape majeure pour les Chrétiens qui faisaient ce chemin à pied.
(1) XIIe = 12e / XVIe = 16e / VIIIe = 8e
Pour apprendre à lire les chiffres romains c’est ici !
(2) C’est ce qu’on appelle le « Saint Suaire » ou le « Suaire de Turin » toujours détenu par le Vatican à Rome. On ne sait toujours pas si c’est le vrai malgré les analyses déjà faites. Pour en savoir plus c’est ici !
(3)La chapelle actuelle, construite au 15e siècle, remplace celle à l’origine qui ne faisait que 8m². Devant le nombre croissant de pèlerins, il fallut agrandir le site.
(4)Les Pyrénées : massif montagneux qui forme une barrière naturelle entre l’Espagne et la France (sud-ouest).
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