C’est une expression qui est apparue au 14e siècle dont l’origine vient d’un personnage de la Bible. « Être pauvre comme Job » signifie manquer cruellement d’argent, être misérable, dans un dénuement extrême.
Dans l’Ancien Testament, Job était un homme heureux avec sa femme et ses 10 enfants et beaucoup de serviteurs. Il était très riche, possédait un grand nombre de troupeaux et était connu comme un homme irréprochable, se tenant à l’écart du mal et très croyant. Un homme comblé, aimé et respecté.
Un jour, les Anges viennent faire leur rapport à Dieu. Satan s’est glissé parmi eux. Dieu lui demande alors :
– D’où viens-tu donc ?
– Je viens de faire un tour sur Terre.
– Tu as sûrement remarqué mon serviteur Job, il n’a pas son pareil sur Terre. C’est un homme irréprochable et droit. Il m’est fidèle et se tient à l’écart du mal.
– Si Job t’es fidèle est-ce gratuitement ? Ne le protèges-tu pas de tous côtés, comme par une clôture, lui, sa famille et ses biens ? Tu as si bien favorisé ce qu’il a entrepris que ses troupeaux sont répandus sur tout le pays. Mais si tu oses toucher à ce qu’il possède, il te maudira ouvertement.
– Eh bien, répondit Dieu, tu peux disposer de tout ce qu’il possède. Mais garde-toi de toucher à lui-même !
Satan considérait que Job était gâté, que tout lui réussissait et qu’il ne lui était pas difficile, dans ces conditions très favorables, d’être très pieux.
C’est alors que les malheurs s’abattirent sur Job afin que le diable puisse tester sa grande foi en Dieu.
Tout d’abord, ses troupeaux de boeufs et d’ânesses ainsi que leurs gardiens furent massacrés.
La foudre tomba sur les troupeaux de moutons ainsi que sur leurs gardiens et les brûla. Les chameaux et les domestiques qui s’en occupaient furent exterminés également.
Un ouragan venant du désert fit s’effondrer la maison de Job dans laquelle ses 10 enfants étaient réunis pour partager un repas. Ils moururent écrasés.
Devant tant de malheurs successifs, Job se leva, retira son manteau et dit :
– Je suis sorti tout nu du ventre de ma mère, je retournerai nu dans le ventre de la Terre. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Il faut continuer de remercier le Seigneur.
Dieu avait ainsi gagné contre Satan. Job, meurtri par la perte de ses enfants , de ses serviteurs, de ses troupeaux et ruiné, conservait quand même sa foi en Dieu. Satan n’accepta pas sa défaite et demanda une nouvelle mise à l’épreuve.
Job fut atteint d’ulcères sur tout le corps et termina sa décrépitude dans la cendre, se grattant avec un tesson de bouteille. Sa femme et ses amis l’incitèrent à renier Dieu avant de mourir. Job refusa et dit : « Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi refuserions-nous de lui le malheur ? »
Satan eut alors la preuve que la foi de Job était sincère et inébranlable.
Dieu, ému par le sort de Job, lui rendit tout ce qu’il avait perdu en double. Celui-ci fonda une nouvelle famille de 10 enfants et vécut jusqu’à 140 ans.
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