Archives de catégorie : EXPRESSIONS AVEC DES NOMS OU PRENOMS

Avoir un violon d’Ingres

Jean-Auguste-Dominique INGRES
(1780-1867)

Ingres  était  un  peintre  néoclassique  français, élève  du célèbre peintre David (« Marat assassiné », « Madame de Récamier »…).  À   la deuxième   tentative,   il   remporte  le   prix   de   Rome   en  1801.

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VIEUX COMME HÉRODE – DATER DE MATHUSALEM

Image de présentation de l’article : Etude de vieillard en terre cuite de Philippe-Laurent Roland (1746-1816)

« Vieux comme Hérode »

est une expression qui n’est pas utilisée pour désigner une personne très âgée mais plutôt pour une chose que l’on considère comme très vieille.

« Je ne veux pas de ton manteau, il est vieux comme Hérode ».

Hérode le Grand ou l’Ascalonite est le plus connu d’une lignée de rois qui régnèrent sur les anciennes provinces de Palestine et d’Israël à partir de l’an 37 avant Jésus-Christ. Il est tristement célèbre pour avoir fait tuer tous les enfants de Bethléem âgés de moins de deux ans après avoir été informé de la naissance du Christ annoncé comme le roi des Juifs (le massacre des innocents).

Aucun des rois hérodiens n’a vécu assez longtemps (comme Mathusalem ci-dessous) pour qu’on lui dédie une expression. Mais il faut noter qu’Hérode 1er ou Hérode le Grand était souvent appelé le vieil Hérode par rapport à ses descendants Hérode-Antipas, Hérode-Philippe, Hérode-Agrippa I, Hérode-Agrippa II.

« Dater de Mathusalem »

est une expression qui s’applique à une chose très ancienne, très vieille tout comme l’expression ci-dessus « vieux comme Hérode ».

« Il date de Mathusalem ton poste de télévision ! »

Mathusalem est un personnage de la Bible (Livre de la Genèse). Il aurait vécu 969 ans et reste le patriarche le plus âgé de l’ancien testament. Son nom signifie en hébreu « Celui qui a congédié la mort ».

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ÊTRE PAUVRE COMME JOB

C’est une expression qui est apparue au 14e siècle dont l’origine vient d’un personnage de la Bible. « Être pauvre comme Job » signifie manquer cruellement d’argent, être misérable, dans un dénuement extrême.

Dans l’Ancien Testament, Job était un homme heureux avec sa femme et ses 10 enfants et beaucoup de serviteurs. Il était très riche, possédait un grand nombre de troupeaux et était connu comme un homme irréprochable, se tenant à l’écart du mal et très croyant. Un homme comblé, aimé et respecté.

Un jour, les Anges viennent faire leur rapport à Dieu. Satan s’est glissé parmi eux. Dieu lui demande alors :

– D’où viens-tu donc ?

– Je viens de faire un tour sur Terre.

– Tu as sûrement remarqué mon serviteur Job, il n’a pas son pareil sur Terre. C’est un homme irréprochable et droit. Il m’est fidèle et se tient à l’écart du mal.

– Si Job t’es fidèle est-ce gratuitement ? Ne le protèges-tu pas de tous côtés, comme par une clôture, lui, sa famille et ses biens ? Tu as si bien favorisé ce qu’il a entrepris que ses troupeaux sont répandus sur tout le pays. Mais si tu oses toucher à ce qu’il possède, il te maudira ouvertement.

– Eh bien, répondit Dieu, tu peux disposer de tout ce qu’il possède. Mais garde-toi de toucher à lui-même !

Satan considérait que Job était gâté, que tout lui réussissait et qu’il ne lui était pas difficile, dans ces conditions très favorables, d’être très pieux.

C’est alors que les malheurs s’abattirent sur Job afin que le diable puisse tester sa grande foi en Dieu.

Tout d’abord, ses troupeaux de boeufs et d’ânesses ainsi que leurs gardiens furent massacrés.

La foudre tomba sur les troupeaux de moutons ainsi que sur leurs gardiens et les brûla. Les chameaux et les domestiques qui s’en occupaient furent exterminés également.

Un ouragan venant du désert fit s’effondrer la maison de Job dans laquelle ses 10 enfants étaient réunis pour partager un repas. Ils moururent écrasés.

Devant tant de malheurs successifs, Job se leva, retira son manteau et dit :

– Je suis sorti tout nu du ventre de ma mère, je retournerai nu dans le ventre de la Terre. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Il faut continuer de remercier le Seigneur.

Dieu avait ainsi gagné contre Satan. Job, meurtri par la perte de ses enfants , de ses serviteurs, de ses troupeaux et ruiné, conservait quand même sa foi en Dieu. Satan n’accepta pas sa défaite et demanda une nouvelle mise à l’épreuve.

Job fut atteint d’ulcères sur tout le corps et termina sa décrépitude dans la cendre, se grattant avec un tesson de bouteille. Sa femme et ses amis l’incitèrent à renier Dieu avant de mourir. Job refusa et dit : « Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi refuserions-nous de lui le malheur ? »

Satan eut alors la preuve que la foi de Job était sincère et inébranlable.

Dieu, ému par le sort de Job, lui rendit tout ce qu’il avait perdu en double. Celui-ci fonda une nouvelle famille de 10 enfants et vécut jusqu’à 140 ans.

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Pleurer comme une Madeleine

Exemple :

« Quand elle a appris la mort de son chat, elle a pleuré comme une Madeleine toute la journée. »

Au XIIIe siècle (1), on disait « faire la Madeleine » puis l’expression est devenue « pleurer comme une Madeleine » qui signifie « pleurer beaucoup, verser beaucoup de larmes, sans s’arrêter ».

Petite précision ! La Madeleine de cette expression n’a rien à voir avec la madeleine que l’on mange et qui est un petit gâteau délicieux avec un thé par exemple.

Pour comprendre cette expression, il faut se reporter au Nouveau Testament, et au personnage de l’histoire biblique, Marie-
Madeleine. Marie était originaire de la petite ville de Magdala située sur les rives du lac de Tibériade en Israël. Marie de Magdala, s’est transformé en Marie la Magdaléenne dans les Évangiles puis en Marie-Madeleine pour les Français.

Marie Madeleine

Paul Rubens (1577-1640)
Fête dans la maison de Simon le Pharisien (peint vers 1618)
Mais pourquoi Marie-Madeleine pleurait-elle ?

Il est acquis depuis de nombreux siècles que Marie-Madeleine était une prostituée qui avait rencontré Jésus-Christ lors de son passage dans sa petite ville de Magdala. Elle était venue à lui et avait tant pleuré en confessant ses péchés devant Jésus qu’elle lui avait lavé les pieds de ses larmes et les avait essuyés avec ses cheveux. D’où l’expression « pleurer comme une Madeleine ».

Ensuite Marie-Madeleine devint une disciple de Jésus et le suivit jusqu’à sa crucifixion et la mise au tombeau.

Voilà l’histoire officielle de Marie-Madeleine que l’Église a retenue depuis le VIe siècle (1).

Mais les faits semblent un peu différents d’après d’autres écrits.

En effet, c’est en 591 que le Pape Grégoire 1er décide de rassembler trois femmes décrites dans les Évangiles en une seule : Marie-Madeleine. A l’origine, les textes parlaient d’une prostituée dont on ne connaissait pas le nom, d’une Marie de Béthanie et de Marie de Magdala.

Le pape Grégoire 1er a fait de Marie-Madeleine une prostituée, peut-être pour simplifier l’histoire ou peut-être pour diminuer le rôle de Marie-Madeleine qui, d’après des écrits apocryphes, aurait joué un rôle bien plus important auprès de Jésus que ce qui est accepté par l’Église depuis quinze siècles. (2) (3)

(1) XIIIe siècle = 13e siècle // VIe siècle = 6e siècle – Si vous souhaitez apprendre à lire les chiffres romains cliquez ici !

(2) Les Orthodoxes et les Protestants ont respecté l’existence de ces trois femmes : Marie de Béthanie, Marie de Magdala et la prostituée dont le nom n’est pas connu.

(3) On a reparlé de Marie-Madeleine il y a quelques années avec la parution du célèbre livre de Dan Brown « Da Vinci Code » (2003) et le film qui a suivi en 2006 réalisé par Ron Howard (USA) « The Da Vinci Code »

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