228, rue de Rivoli – Paris 1er arrondissement
Propriétaire : Sultan de Brunei Hassanal Bolkiah
Exploitant : Dorchester Collection (en 2018)
Style classique (XVIIIe)
>>>Le site de l’hôtel Meurice
UN PALACE***** ET UN RESTAURANT***
L’immeuble ouvert, pour la première fois en 1928, est situé entre le Jardin des Tuileries et la Place de la Concorde. C’est un palace à l’architecture du XVIIIe siècle (18e) de 7 étages. 70 fenêtres donnent sur le Jardin des Tuileries.
Le premier étage est de style Louis XVI. Le deuxième et le troisième étage plus sobres correspondent plus à une clientèle d’affaires avec bureaux ou équipements pour travailler. Les étages supérieurs sont plus propices au romantisme avec des vues superbes sur Paris. Deux Suites présidentielles peuvent correspondre entre elles et former ainsi un ensemble de 500 m2.
La Suite Belle Étoile a servi de cadre dans le film « Midnight in Paris » de Woody Allen (2011)
L’hôtel dispose de 118 chambres, 42 Suites dont 3 Suites Signatures (ou d’exception) comme la Suite Royale Belle Étoile qui possède une terrasse de 250m² avec une magnifique vue à 360 degrés sur les monuments emblématiques de Paris, le Louvre, le jardin des Tuileries, la Tour Eiffel, le musée d’Orsay…
400 salariés travaillent dans l’hôtel. Le prix des chambres va (en 2018) de 880 euros à 1200 euros la nuit. Les prix des Suites commencent à 1200 euros jusqu’à 18000 euros pour la Suite Belle Étoile.
SE RESTAURER OU SE DÉLASSER
Au-delà des chambres et suites, pour se restaurer ou prendre du bon temps on trouve :
♦ le Spa Valmont avec massages, soins du corps, un espace fitness et une terrasse ensoleillée pour grignoter ou prendre un jus de fruits.
♦ 3 salons, Pompadour, Tuileries, Jeu de Paume, qui communiquent entre eux au rez-de-chaussée pour les mariages, les réunions, les dîners privés ou les défilés de mode. Ils peuvent accueillir jusqu’à 500 personnes.
♦ un restaurant Le Meurice Alain Ducasse*** (3 étoiles au Guide Michelin) avec comme chef exécutif Jocelyn Herland qui oeuvre depuis 2016 et où le chef pâtissier Cédric Grolet fait des merveilles au point d’avoir été élu Meilleur pâtissier du monde fin 2017 lors du Gala Les Grandes Tables du monde. Élu meilleur pâtissier 2018 par le Guide Gault & Millau. >>>l’équipe du restaurant
Une particularité : la Table du Chef qui permet à huit personnes seulement de manger dans une pièce à part et de pouvoir observer au-travers d’une vitre l’activité des cuisines.
♦ une pâtisserie laboratoire installée dans une ancienne salle de réunion. Elle est ouverte au public au 6, rue de Castiglione depuis mars 2017. On y déguste les délicieux gâteaux et les sculptures de fruits renommées de Cédric Grolet.
♦ un restaurant/brasserie Le Dali qui fait aussi salon de thé. Nom du restaurant en l’honneur d’un ancien habitué des lieux l’artiste Salvatore Dali. Chef exécutif dans les cuisines : Jocelyn Herland.
♦ le Bar 228, à la décoration chaude et feutrée avec fauteuils en cuir dans le style des clubs britanniques. On peut y écouter du jazz le soir.
1919 – Alphonse XIII roi d’Espagne sortant du MeuriceUN PALACE AUTREFOIS BAPTISÉ
L’HÔTEL DES ROISLe Meurice était baptisé autrefois « l’hôtel des Rois » parce que de nombreuses personnalités royales ou princières y descendaient comme la reine Victoria, le roi d’Espagne Alphonse XIII -qui en avait fait sa résidence secondaire, son refuge, et le siège de son gouvernement en exil en fonction des aléas de l’histoire-, le Prince de Galles, les rois d’Italie, de Grèce, de Belgique, de Bulgarie, du Danemark, le Shah d’Iran… L’hôtel a accueilli aussi des princes de la finance tel que Rockfeller, des hommes politiques comme Roosevelt, Doumergues. Dans les années 50 c’est une clientèle plus excentrique du monde de la finance et du monde artistique qui s’installe progressivement comme Salvador Dali, Edmond Rostand, Gabriel d’Annunzio, François Mauriac…et aussi la milliardaire Florence Gould qui y arbitre un des derniers salons littéraires de Paris.
Un peu d’histoire
1771 – Louis Augustin Meurice, alors maître de poste (1), ouvre une auberge à Calais (nord de la France) pour recevoir une clientèle anglaise délicate et soucieuse de son bien-être. Quelques années plus tard (pendant ce que l’on appelle « la restauration » de 1814 à 1830), Louis Augustin Meurice fait construire un hôtel au 223 rue Saint Honoré où il propose des prestations de premier ordre : service de blanchisserie, porteurs de bagages, un bureau de change, des salons de discussions et aussi un personnel capable de s’exprimer en anglais.
1835 – L’hôtel déménage au 228 rue de Rivoli, l’emplacement actuel. C’est un hôtel luxueux qui accueille des rois, reines, princes, des politiciens, écrivains, aristocrates.
Début des années 1900 – Sous l’impulsion d’un nouveau directeur et actionnaire Arthur Millon et en tandem avec Frédéric Schwenter un hôtelier suisse, l’hôtel Meurice s’agrandit en englobant l’Hôtel Métropole (situé rue de Castiglione). La concurrence se fait avec l’Hôtel Ritz ouvert en 1902. L’hôtel est reconstruit sauf les façades de l’hôtel (classées) qui restent en place.
Petite histoire : au cours des travaux du début du XXème siècle, un chien errant fut trouvé sur le chantier qui devint la mascotte des ouvriers du chantier. Depuis le lévrier est l’emblème de l’hôtel.
1940 – 1944 – L’hôtel est réquisitionné par les occupants de l’Allemagne nazie et tombe aux mains de la Kommandantur du Grand Paris. Le général von Choltitz y installe son poste de commandement. En 1966, le palace servira de décor au film franco-américain « Paris brûle-t-il ? » de René Clément.
1947 – Rénovation
1950 – La clientèle change progressivement. Apparaît alors une clientèle plus excentrique faite de personnalités de la finance internationale (comme Rockfeller), du milieu artistique (comme Salvador Dali), du milieu littéraire (comme François Mauriac) du milieu cinématographique (comme Arletty) et plus tard dans les années 1960 Andy Warhol, Bob Dylan…
1998 – Rénovation
Salvador Dali : client excentrique est resté fidèle au Meurice un mois par an et ce pendant 30 ans. Impossible d’oublier un client comme Dali qui se déplacait avec 2 ocelots apprivoisés et qui maculait de taches les murs de la suite royale Alphonse XIII. Impossible d’oublier la demande de Dali auprès du personnel de l’hôtel de capturer les mouches dans le Jardin des Tuileries, ou bien de faire venir un troupeau de chèvres pour simplement avoir le plaisir de tirer des balles à blanc (fictives) sur ces animaux. Chaque fois qu’il quittait l’hôtel, il demandait au personnel de jeter des pièces jaunes (de peu de valeur) sous la voiture pour simplement avoir la satisfaction de dire « je roule sur l’or » (l’expression « rouler sur l’or » veut dire « avoir beaucoup d’argent »). En contrepartie, Dali offrait ses lithographies « de sa divine main » au personnel..
2007, le célèbre créateur, designer, décorateur Philippe Starck est appelé pour repenser discrètement les espaces publics de l’hôtel.
2016 – À nouveau Philippe Starck et sa fille Ara revisitent et injectent quelques subtiles doses de modernité à l’hôtel et en particulier au restaurant Le Dali.
(1) Le maître de poste était quelqu’un qui avait reçu officiellement la charge de s’occuper d’un relais (de poste). Il possédait ce relais, s’occupait des chevaux, du courrier et des voyageurs. Le maître de poste n’était pas bien considéré par la population parce qu’il ne payait pas l’impôt appelé « la taille » et qu’il n’avait aucune obligation de recevoir les « gens de guerre » (les soldats) chez lui contrairement au restant de la population.