VIEUX COMME HÉRODE – DATER DE MATHUSALEM

Image de présentation de l’article : Etude de vieillard en terre cuite de Philippe-Laurent Roland (1746-1816)

« Vieux comme Hérode »

est une expression qui n’est pas utilisée pour désigner une personne très âgée mais plutôt pour une chose que l’on considère comme très vieille.

« Je ne veux pas de ton manteau, il est vieux comme Hérode ».

Hérode le Grand ou l’Ascalonite est le plus connu d’une lignée de rois qui régnèrent sur les anciennes provinces de Palestine et d’Israël à partir de l’an 37 avant Jésus-Christ. Il est tristement célèbre pour avoir fait tuer tous les enfants de Bethléem âgés de moins de deux ans après avoir été informé de la naissance du Christ annoncé comme le roi des Juifs (le massacre des innocents).

Aucun des rois hérodiens n’a vécu assez longtemps (comme Mathusalem ci-dessous) pour qu’on lui dédie une expression. Mais il faut noter qu’Hérode 1er ou Hérode le Grand était souvent appelé le vieil Hérode par rapport à ses descendants Hérode-Antipas, Hérode-Philippe, Hérode-Agrippa I, Hérode-Agrippa II.

« Dater de Mathusalem »

est une expression qui s’applique à une chose très ancienne, très vieille tout comme l’expression ci-dessus « vieux comme Hérode ».

« Il date de Mathusalem ton poste de télévision ! »

Mathusalem est un personnage de la Bible (Livre de la Genèse). Il aurait vécu 969 ans et reste le patriarche le plus âgé de l’ancien testament. Son nom signifie en hébreu « Celui qui a congédié la mort ».

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ÊTRE PAUVRE COMME JOB

C’est une expression qui est apparue au 14e siècle dont l’origine vient d’un personnage de la Bible. « Être pauvre comme Job » signifie manquer cruellement d’argent, être misérable, dans un dénuement extrême.

Dans l’Ancien Testament, Job était un homme heureux avec sa femme et ses 10 enfants et beaucoup de serviteurs. Il était très riche, possédait un grand nombre de troupeaux et était connu comme un homme irréprochable, se tenant à l’écart du mal et très croyant. Un homme comblé, aimé et respecté.

Un jour, les Anges viennent faire leur rapport à Dieu. Satan s’est glissé parmi eux. Dieu lui demande alors :

– D’où viens-tu donc ?

– Je viens de faire un tour sur Terre.

– Tu as sûrement remarqué mon serviteur Job, il n’a pas son pareil sur Terre. C’est un homme irréprochable et droit. Il m’est fidèle et se tient à l’écart du mal.

– Si Job t’es fidèle est-ce gratuitement ? Ne le protèges-tu pas de tous côtés, comme par une clôture, lui, sa famille et ses biens ? Tu as si bien favorisé ce qu’il a entrepris que ses troupeaux sont répandus sur tout le pays. Mais si tu oses toucher à ce qu’il possède, il te maudira ouvertement.

– Eh bien, répondit Dieu, tu peux disposer de tout ce qu’il possède. Mais garde-toi de toucher à lui-même !

Satan considérait que Job était gâté, que tout lui réussissait et qu’il ne lui était pas difficile, dans ces conditions très favorables, d’être très pieux.

C’est alors que les malheurs s’abattirent sur Job afin que le diable puisse tester sa grande foi en Dieu.

Tout d’abord, ses troupeaux de boeufs et d’ânesses ainsi que leurs gardiens furent massacrés.

La foudre tomba sur les troupeaux de moutons ainsi que sur leurs gardiens et les brûla. Les chameaux et les domestiques qui s’en occupaient furent exterminés également.

Un ouragan venant du désert fit s’effondrer la maison de Job dans laquelle ses 10 enfants étaient réunis pour partager un repas. Ils moururent écrasés.

Devant tant de malheurs successifs, Job se leva, retira son manteau et dit :

– Je suis sorti tout nu du ventre de ma mère, je retournerai nu dans le ventre de la Terre. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Il faut continuer de remercier le Seigneur.

Dieu avait ainsi gagné contre Satan. Job, meurtri par la perte de ses enfants , de ses serviteurs, de ses troupeaux et ruiné, conservait quand même sa foi en Dieu. Satan n’accepta pas sa défaite et demanda une nouvelle mise à l’épreuve.

Job fut atteint d’ulcères sur tout le corps et termina sa décrépitude dans la cendre, se grattant avec un tesson de bouteille. Sa femme et ses amis l’incitèrent à renier Dieu avant de mourir. Job refusa et dit : « Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi refuserions-nous de lui le malheur ? »

Satan eut alors la preuve que la foi de Job était sincère et inébranlable.

Dieu, ému par le sort de Job, lui rendit tout ce qu’il avait perdu en double. Celui-ci fonda une nouvelle famille de 10 enfants et vécut jusqu’à 140 ans.

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NOËL LE 25 DÉCEMBRE

Noël est une fête religieuse et familiale, sans doute la fête la plus importante de l’année avec Pâques. Au fil des ans, elle est devenue une fête plus commerciale que religieuse destinée à combler les enfants de cadeaux (ceux qui ont été sages…) et aussi les adultes.

LA NATIVITÉ – UNE FÊTE RELIGIEUSE AVANT TOUT

Le jour de Noël, dans les familles chrétiennes , catholiques et protestantes (1), on fête la naissance de Jésus-Christ (la Nativité) dans la nuit du 24 au 25 décembre et le 25 décembre toute la journée. C’est une fête religieuse majeure depuis plus de 1500 ans.

Jésus-Christ a bien existé, c’est confirmé par les historiens. Il est bien né à Bethléem en Galilée. Mais il existe cependant un doute sur sa date de naissance puisque les Évangiles (récits des apôtres relatant la vie de Jésus) ne précisent ni l’année ni le jour de sa naissance. Ce qui a entraîné de multiples controverses dans le passé. Il semble que Jésus de Nazareth soit né vers l’an -7 ou -2 et sans doute pas en plein hiver au mois de décembre selon les historiens qui ont analysé les Évangiles mais plutôt au mois de septembre ou encore au mois d’avril.

En France, nous avons l’habitude d’écrire « av. J.C » qui signifie « avant Jésus Christ » et « ap. J.C » pour « après J.C ».
Dans le monde anglo-saxon, on écrit « A.D » pour « Anno Domini » et « B.C » pour « Before Christ ».

POURQUOI LA DATE DU 25 DÉCEMBRE A-T-ELLE ÉTÉ CHOISIE ET QUI L’ A CHOISIE ?

À l’époque de la naissance du Christ et encore pendant les trois siècles qui suivirent son arrivée au monde, le 25 décembre, dans l’empire romain, correspondait à une fête païenne (2) du calendrier Julien
-antérieur à notre calendrier grégorien- célébrant le Jour de Naissance du Soleil Invaincu (Dies Natalis Solis Invicti). C’est l’empereur romain Aurélien, en 274, qui en avait décidé ainsi pour apaiser les tensions militaires et politiques dans le vaste empire romain d’Occident. Il cherchait une certaine unification religieuse et politique. Il fit donc ériger un temple en l’honneur du Dieu Soleil et instaura la fête du Soleil Invaincu tous les 25 décembre. (les Romains fêtaient aussi les Saturnales du 17 au 23 décembre de chaque année).

On sait bien que, de nos jours, le 21 décembre c’est le solstice d’hiver et que c’est la lumière qui revient avec des journées plus longues. Dans le calendrier Julien c’était le 25 décembre.

Les Romains toléraient les autres religions dans leur vaste empire à condition de reconnaître le caractère divin de leur empereur romain et l’acceptation de leurs autres dieux, ce que les premiers chrétiens se refusaient à faire. Ils furent donc interdit de religion et martyrisés pendant les 3 premiers siècles.

Manuscrit du 9e siècle – l’empereur romain Constantin 1er a la vision d’une croix et entend un message « In hoc signo vinces » = « Par ce signe, tu vaincras »  avant la bataille du pont Milvius qu’il va remporter en 312.

Mais le monde romain petit à petit déclina et la foi chrétienne se propagea. C’est l’empereur Constantin 1er qui, en 313, va mettre fin à la persécution des Chrétiens et les autoriser à pratiquer leur religion.

Devant les innombrables débats, controverses sur la nature humaine et divine du Christ, sur sa date et son année de naissance au sein des instances chrétiennes, certaines décisions furent prises qui expliquent pourquoi aujourd’hui, nous fêtons Noël le 25 décembre de chaque année.

En 354, c’est l’empereur Constantin et le Pape Libère, qui choisissent cette date pour célébrer la fête de la Nativité qui va peu à peu s’imposer et remplacer les fêtes romaines païennes sur tout l’empire romain. L’empereur Constantin se convertit au christianisme sur son lit de mort. À partir de cette conversion, tous les empereurs romains ensuite seront chrétiens.

En 425, l’empereur d’Orient Théodose II (interdit le polythéisme) officialise cette date du 25 décembre.

En 506, le Concile d’Agde en fait une fête obligatoire.

En 529, l’empereur Justinien décrète le 25 décembre jour chômé.

LES PRÉPARATIFS DE NOËL

Crèche de Noël
Le petit Jésus avec Marie et Joseph dans l’étable avec l’âne et le boeuf

LA CRÈCHE

La crèche est une sorte de mise en scène de la naissance de Jésus avec Marie, sa mère et Joseph son père nourricier puisque Marie a été enfantée par le Saint-Esprit. D’après l’Évangile de Saint Luc (un apôtre), l’enfant serait né dans un étable et une crèche (une mangeoire) lui aurait servi de berceau.

C’est, semble-t-il, François d’Assise en 1223 alors qu’il se trouve dans la ville de Greccio en Italie, qui crée cette mise en scène dans une grotte. Il dit à un de ses amis : « Je veux célébrer Noël avec toi, cette année, dans la grotte. Tu y installeras une mangeoire pleine de foin. Fais venir un bœuf et un âne. Il faut que cela ressemble à la crèche où est né Jésus ».

L’ACHAT DU SAPIN ET SA DÉCORATION

On achète un vrai sapin ou on peut avoir chez soi un sapin artificiel qui sert tous les ans. On le décore avec des guirlandes et des boules de Noël.

LES CADEAUX À ACHETER ET À CACHER

C’est bien souvent la ruée dans les magasins pendant les dernières semaines avant cette fête. Et bien sûr, il faut cacher les cadeaux à la maison car les tout-petits croient que c’est le Père Noël qui va les apporter et pas les parents !

LA NUIT DU RÉVEILLON DE NOËL

Le Père Noël (ou Santa Klaus)
inspirée de Saint Nicolas


Dans la nuit du 24 au 25 décembre, c’est le Père Noël qui vient par la cheminée déposer les cadeaux espérés par les petits enfants. Ceux-ci n’ont pas oublié de faire leur lettre au Père Noël quelques jours plus tôt dans laquelle ils expliquent qu’ils ont été sages et qu’ils souhaiterait avoir tel ou tel cadeau.

Car pour recevoir un cadeau il faut avoir été un enfant sage et gentil avec ses parents !

QUE MANGE-T-ON GÉNÉRALEMENT LE SOIR DU RÉVEILLON ET LE 25 DÉCEMBRE ?

Avant que n’arrive le Père Noël et qu’il descende par la cheminée (ou autrement…), les Français font un réveillon, c’est-à-dire un repas de fête le 24 au soir et le lendemain le 25 aussi. C’est l’occasion de manger des huîtres, du foie gras, du saumon, des fruits de mer, la fameuse dinde farcie de Noël, et la bûche de Noël à n’importe quel parfum pourvu que le gâteau ressemble à un bout de bois = une bûche.

LA MESSE DE MINUIT POUR LES CHRÉTIENS PRATIQUANTS
C’est un moment particulier dans l’année, tout comme la messe de Pâques. Pour ces croyants, le repas du réveillon se fera après la célébration.

ENFIN LES CADEAUX LE 25 AU MATIN !

Tous les enfants sont impatients de découvrir ce qu’a apporté le Père Noël au pied du sapin. Les adultes ne sont pas oubliés.

(1) Petite précision : les Orthodoxes (3ème plus grande confession du Christianisme) fêtent Noël tous les 7 janvier.
(2) païen / païenne :
> Dans l’histoire des religions, un païen ou une païenne est celui ou celle qui obéit à une religion polythéiste (plusieurs dieux) contrairement aux croyants qui n’ont qu’un seul dieu comme les Chrétiens, les Musulmans, les Juifs.
> Autre sens : c’est une personne qui ne croit en aucun dieu.

La République française : 3 valeurs, 4 principes et des symboles

En latin « res » et « publica », la chose publique.

La  République   est   un  système  politique  où  le  chef  de  l’état  ou président n’est pas  le  seul  à  détenir  le  pouvoir et  ce  n’est  pas un pouvoir     héréditaire  comme   sous    un     régime  monarchique.

Le    chef   de   l’état    est    élu     directement   par    le    peuple    qui,    grâce    à     ses    représentants     régionaux    élus    eux    aussi      et   constitués   en    Assemblée,    exerce   le    pouvoir   pour   gérer   la   « chose  commune    ou publique » : la sécurité nationale, la  défense  nationale,  l’éducation, la santé…   Le   peuple  représenté   par   des députés élus fait donc  des  lois  pour tous, c’est ce qu’on appelle la souveraineté nationale ou démocratie.

La République française est fondée sur : 

3 valeurs

♦ Liberté
♦ Égalité
♦ Fraternité

DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN DE 1789

4  principes

une république démocratique ♦ une république indivisible
♦ une république laïque
♦ une république sociale

Ces 3 valeurs et ces 4 principes sont représentés par les symboles suivants :

le drapeau tricolore bleu blanc rouge
l’hymne national « La Marseillaise »
la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité »
la fête nationale le 14 juillet
Marianne
le coq gaulois
le faisceau du licteur

Le faisceau de licteur et le Grand Sceau de France – origine romaine

Le faisceau* de licteur est un emblème très souvent utilisé pour représenter la République française mais n’a aucun caractère officiel.

conférence du président Macron - faisceau de licteur

Peu de Français connaissent ces termes « faisceau de licteur » et pourtant cet emblème représente souvent  la République française sur les monuments officiels, les grilles de parc (L’Élysée), sur les passeports, sur les pupitres lors des conférences présidentielles , sur les livres de la bibliothèque de l’Assemblée Nationale (site internet gouvernemental)

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